Combattre la précarité alimentaire: fil rouge des cuma de l’Aude

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Combattre la précarité alimentaire: fil rouge des cuma de l’Aude

L'Aude: une territoire rural et relativement pauvre où les cuma apportent des solutions innovantes.

L'équipe de la fédération des cuma de l'Aude, avec des moyens réduits, impulse une dynamique hors du commun dans le domaine de l'alimentation solidaire.

Thématique principale: combattre la précarité alimentaire… et en général. A tous égards, l’Assemblée générale de la fdcuma de l’Aude, à Labastide d’Anjou, a été stimulante.

Alimentation solidaire: une belle dynamique

L’équipe, avec des moyens réduits, impulse une dynamique hors du commun dans le domaine de l’alimentation solidaire. Sans oublier ses fondamentaux: la mutualisation des matériels et l’échange.

« L’onde de choc du conflit entre l’Ukraine et la Russie rappelle que les questions alimentaires et énergétiques ne sont pas que théoriques, » a pointé Evelyne Guilhem, la présidente de la fdcuma de l’Aude, dans son discours introductif.

« Mais n’oublions pas non plus l’autre côté de la Méditerranée. Des populations sont prises en tenaille entre croissance démographique, conflits et changement climatique. La sobriété sera aussi indispensable que l’augmentation des niveaux de production. Ce qui signifie que notre mission est d’accompagner une transition alimentaire et écologique ambitieuse », a-t-elle posé d’entrée de jeu.

Trois initiatives solidaires

C’est pourquoi l’équipe, représentée par l’animateur Nicolas Asensio,  avait choisi de se concentrer sur la présentation de trois initiatives. Des initiatives auxquelles elle participe, dans le champ de l’alimentation solidaire, mais aussi de la valorisation des terres et productions.

La question alimentaire anime beaucoup d'associations et de groupes dans l'Aude.

Nicolas Asensio anime les interventions.

Le premier dossier est emblématique dans l’un des départements les plus pauvres de France. Il concerne le travail entrepris pour identifier, modéliser et consolider les circuits courts solidaires. « Deux initiatives ont servi de modèles, la cuma de Caunes Minervois avec les paniers de Tante Henriette et la cuma du Petit Plateau.

Contact avec la Banque alimentaire

« Nous nous sommes diversifiés en légumes de plein champ », a indiqué Luigi Mathieu, président de cette cuma.

« La cuma nous a permis d’investir dans une chaîne de tri et une chambre froide. À la récolte, nous avons beaucoup de produits invendables, nous avons donc directement contacté la Banque alimentaire. »

« Nous sommes à la recherche de fruits et légumes de qualité », a abondé Bernard Bonnes, président de la Banque alimentaire de l’Aude. « Nous sommes aussi en contact avec la cuma de transformation de la Haute Vallée de l’Aude, qui nous a aidé à produire du coulis de tomate et du jus de pommes.  »

« Mais je pense qu’il faut rémunérer le travail des agriculteurs, ce qui n’exclut pas les dons supplémentaires », a-t-il souligné. « C’est un circuit gagnant-gagnant que je souhaite explorer, financé par des mécènes. » Un fonctionnement examiné actuellement par d’autres associations solidaires.

Alimentation solidaire: combiner don, tarifs solidaires et juste prix

« La clé de la réussite sur ce type de projet, a confirmé Nicolas Asensio, c’est de créer des systèmes qui combinent don, vente à tarifs solidaires et vente au juste prix. »

« La restauration collective est un autre champ à développer, » a souligné Evelyne Guilhem, citant la cuma de Salles sur l’Hers qui porte un projet de légumerie adossée à son abattoir.

Semer l’avenir… et des céréales « mineures »

L’équipe de la fdcuma11 a également présenté à cette occasion sa contribution à l’action Semer l’avenir, portée par le Biocivam11. Elle consiste à encourager la production et la transformation de céréales mineures en AB.

Enfin, la troisième série de témoignages a concerné son travail novateur sur la revalorisation des friches. Avec notamment le témoignage de Cyril Jaquin, viticulteur ardéchois.

Conserver des surfaces productives

Cyril Jacquin est venu présenter sur ce sujet les résultats de la Scic (Société coopérative d’intérêt collectif) Ardèche vignobles, mise en place par l’Union des  vignerons ardèchois.

Cette structure permet de racheter, grâce à un financement participatif, les vignes disponibles ou susceptibles d’être arrachées. Ce pour permettre à des vignerons de s’installer ou de se développer.