Hausse du prix du GNR : arrêtez de vous faire plumer !

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Hausse du prix du GNR : arrêtez de vous faire plumer !

Après les bonnets rouges, le mouvement des gilets jaunes prend de l’ampleur. Si la hausse du prix du GNR continue, ce mouvement sera aussi rejoint par les agriculteurs.

Depuis quelques mois le prix du GNR flambe. Le principal facteur de cette augmentation est le cours du pétrole qui ne cesse d’augmenter depuis plus d’un an. Pourtant, les perspectives d’évolution du prix du baril sont floues. Mais des solutions existent pour payer un peu moins cher.

Pour les analystes, la courbe d’évolution du prix du pétrole est difficilement prévisible. Au niveau économique, la croissance mondiale est en recul, ce qui devrait diminuer la demande et donc le prix. D’un autre côté, les pays producteurs refusent d’ouvrir les vannes. Les sanctions contre certains pays risquent de peser en faveur d’une hausse des prix.

Hausse du prix du GNR de 65% en 3 ans

Entre le 1er janvier 2016 et aujourd’hui, selon les chiffres de la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), le prix du GNR TTC pour une livraison inférieure à 5000 litres est passé de 0,6087€/l à 1,0096 €/l, soit une augmentation de 65%. Le prix du  litre de GNR HT au 05 novembre 2018 était de 0,6531€. Tarif auquel il faut rajouter 0,1882€ de TICPE et 20% de TVA.

Durant la même période, le prix du baril de pétrole est passé de 28 dollars à 73 dollars. Soit une augmentation de 160%. On imagine le prix du litre de GNR avec un prix du baril à 140 dollars, comme en juin 2008. Un cas à faire bouger les campagnes et suivre le mouvement des gilets jaunes.

Commandes groupées depuis 25 ans

«Depuis 25 ans que je suis installé, j’ai toujours râlé contre le prix du carburant», avoue Pascal Ducros, président de la cuma de battage de Perreux dans la Loire. Cela fait aussi 25 ans que la cuma existe avec, comme son nom l’indique, l’achat d’une moissonneuse-batteuse. «C’est en commandant le gas-oil pour la MB que des adhérents se sont greffés sur l’opération. Aujourd’hui, nous faisons des commandes de GNR 4 fois par an, en regroupant un peu plus d’une trentaine d’exploitation. Cela représente entre 40 000 et 60 000 l par commande.»

L’organisation est bien rodée «et cela ne prend pas beaucoup de temps». Les agriculteurs sont informés par SMS qu’une commande va avoir lieu, avec une date limite de réponse et une personne qui centralise les commandes. Pour rassembler le plus de monde, ils passent aussi une annonce dans le journal local.

A lire aussi le dossier : Comment réduire sa facture et sa consommation en GNR ?

Gain de 7 à 8 cts/l sans rogner sur la qualité

Peu de travail pour un gain qui tourne aujourd’hui entre 7 et 8 centimes par litre, «mais sans lésiner sur la qualité». Le GNR standard perd ses qualités après 6 mois de stockage. La qualité supérieure reçoit des additifs pour augmenter la durée de stockage ainsi que des agents anticorrosion pour protéger les moteurs.

Dans la cuma, le GNR n’est pas le seul produit concerné par les achats groupés. «Nous avons pourtant essayé de grouper des achats pour des engrais, mais c’était difficile. Les adhérents ne voulaient pas forcément tous la même formule. Aujourd’hui, nous faisons des achats groupés pour les ficelles et filets des round baler, les films pour les presses enrubaneuses et les bâches pour l’ensilage, sans faire l’impasse sur la qualité.»

Pour la cuma, prochaine commande de GNR début décembre, pour limiter le coût de la hausse du prix.