Le groupe a adopté l’apprentissage

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Le groupe a adopté l’apprentissage

Pour sa formation, Louis Thomas (à droite) a partagé son temps entre le lycée à Merdrignac (22) et la cuma à Sulniac où Lillian Le Dirach était son tuteur.

La cuma des Vallons a eu recours à l’apprentissage pour soulager le poste de son unique salarié permanent et éviter l’excès d’heures supplémentaires. Trois ans plus tard, elle reconduit l’opération qui contribue à la formation des jeunes conducteurs d’engins agricoles.

Les jeunes, c’est l’avenir ! Il faut bien leur transmettre le métier. Non sans débats internes, la cuma des Vallons avait finalement choisi l’apprentissage. C’est ainsi que Louis Thomas arrive en octobre 2020 tout en préparant son bac pro agro-équipement en alternance, avec succès. Un an plus tard, l’étudiant poursuit sa formation avec un BTS agronomie productions végétales sur deux ans, toujours avec la cuma des Vallons.Ce groupe, constitué en 1982 sur la commune de Sulniac, dans le Morbihan, représente une vingtaine d’adhérents. Il recrute, en 1995, Richard Le Gal. La mission de celui-ci est de soulager les exploitations en plein développement. Sur les 600 ha environ où il intervient, les travaux de printemps sont soutenus. Ils demandent du temps. Les heures du salarié unique ne rentraient plus toujours dans le cadre. La période est de plus énergivore du fait de la diversité des commandes des adhérents. Il faut préparer les terres, mettre en œuvre les semis, assurer des récoltes… tout en jonglant avec les fenêtres météo. À cette saison particulièrement, du stress s’ajoute à l’équation. Sur les épaules de Richard mais aussi sur celles des responsables du groupe. La tension était palpable. Il était donc temps que les dirigeants de la cuma se mettent autour d’une table pour évoquer le sujet d’une embauche supplémentaire.

L’apprentissage en réponse au besoin saisonnier de main-d’œuvre

Pour trouver une personne disponible seulement pour les périodes de fortes activités, ils se lancent donc sur l’apprentissage. Mais avant, il fallait aussi demander l’aval de Richard, lui qui a été habitué à travailler tout seul durant 25 ans. Son « oui » n’était pas euphorique, mais il a accepté.

Richard Le Gal a choisi l'apprentissage et travaille désormais avec un apprenti.

Richard Le Gal assure les chantiers à la cuma des Vallons depuis 1995.

Après la présentation des adhérents, des exploitations, du parcellaire, des responsables, Louis a pris sa place tout naturellement avec sérieux et curiosité. Richard lui a délégué les travaux les plus basiques dans un premier temps. Il a démarré sur les tracteurs des adhérents, moins puissants. Puis petit à petit, il s’est attaqué à des tâches plus complexes.

La formation des futurs salariés de cuma

Prendre sa place au sein d’un groupe avec tant de spécificité n’est pas aisé, surtout pour un jeune. Dans le groupe, chacun a participé à sa façon à ce rôle de « transmetteur de savoir », et a cherché à épauler et rassurer l’apprenti. Personne n’a reçu pour autant une formation en rapport avec l’accueil, l’encadrement d’un jeune. Dynamique et figure incontournable de la cuma, Rachel Le Dirach est la trésorière. Elle complète : « Certainement qu’il faudrait que nous nous obligions à nous former aussi sur le management, les relations humaines… Car il nous est parfois difficile de trouver les bons mots, d’avoir la bonne attitude dans la gestion du personnel. Mais pour cela, encore faut-il avoir le temps. » C’est son fils, Lillian, qui a endossé le rôle de tuteur avec motivation. De plus, Louis avait comme projet de fin d’année BTS un essai de maïs à mettre en place. Il a utilisé l’exploitation familiale de Rachel et Lillian comme ferme « test » pour son épreuve.

Prise en main très progressive des missions en apprentissage

« La première embauche a bien évidemment été concluante. Or les raisons qui l’avaient déclenchée sont encore plus vraies aujourd’hui », analyse Rachel Le Dirach. De plus, « il faut penser au renouvellement. La population de chauffeurs agricoles vieillit. » D’où l’importance de contribuer à la formation de jeunes. En même temps, la cuma a pu mieux gérer le temps pendant les très courtes fenêtres météo. « Et puis la présence d’un deuxième chauffeur a fait que certains ont appris à déléguer un peu plus leurs travaux. Ils ne reviendront pas en arrière », poursuit-elle. Alors que le contrat de Louis Thomas prend fin août, la cuma des Vallons a donc prévu d’embaucher un nouvel apprenti. Au premier septembre, elle accueille Antoine Le Luel pour un an. À 18 ans, Antoine démarre un CS TMA utilisation et maintenance à l’Issat de Redon. « Nous sommes convaincus que son embauche sera une réussite », ajoute-t-elle.

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