Transmettre les valeurs de la cuma aux étudiants

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Transmettre les valeurs de la cuma aux étudiants

Selon les élèves du lycée agricole d'Airion, les adhérents de la cuma de Catenoy "partagent leurs matériels mais aussi des valeurs". (©LD)

La cuma de Catenoy, dans l'Oise, a participé au concours Trophée des cuma. Avec son implication et celle des élèves du lycée agricole d’Airion, le groupe a voulu transmettre les valeurs du collectif. Voici un exemple des six projets présentés pour le concours.

C’est l’occasion qui fait le larron. C’est un peu la Genèse de la rencontre entre la cuma de Catenoy située dans l’Oise et les étudiants en BTS agronomie et cultures durables du lycée agricole d’Airion. “Notre cuma aura 30 ans cette année, explique François Sadet, son président. Nous voulions marquer le coup, célébrer cet anniversaire, mais nous n’avions pas de temps à consacrer à ce projet. Ni les idées.” Retour sur le partenariat entre le lycée agricole et les cuma.

Montrer l’état d’esprit de la cuma

En participant au concours Trophée des cuma, le groupe d’une dizaine d’adhérents a sollicité les vingt étudiants de BTS du lycée agricole voisin de 15 km. L’envie de travailler sur un projet avec des jeunes du territoire s’est imposée à eux. « Je travaillais déjà avec les enseignants du lycée, mais à titre individuel, ajoute le président. Ici, le but était bien de montrer notre organisation, notre état d’esprit et aussi leur démontrer que le collectif apporte du positif dans nos exploitations. »

Pour débuter, François Sadet a participé à la demi-journée consacrée aux présentations des cuma réalisée par Marion Depuydt, animatrice à la frcuma des Hauts-de-France. “Cela m’a permis de présenter la cuma, ses activités et son orientation, poursuit-il. J’ai aussi présenté le projet que nous avions imaginé.” La cuma voulait créer un souvenir. Celui qu’on peut transmettre. Les adhérents ont donc imaginé accrocher un poster dans leur salle de réunion, sur lequel les valeurs de la cuma seraient présentées.

gestion cuma

Les adhérents de la cuma de Catenoy se sont regroupés pour remettre en ordre la gestion et l’administratif de leur coopérative. L’occasion de mieux s’organiser et d’échanger lors des prises de décisions. (© JG)

Partenariat lycée agricole cuma : des jeunes intéressés

Quelque temps après, les étudiants sont venus visiter la cuma avec leur projet défini : création d’un poster, mais aussi réalisation d’une vidéo. Ce moment était l’occasion de faire découvrir le matériel en commun, expliquer l’organisation des chantiers et évoquer les aspects économiques. Cette demi-journée a permis de réunir les six membres fondateurs pour que les étudiants puissent échanger et les interviewer.

« Je ne savais pas que c’était filmé, s’amuse à raconter Hervé Mareschal, l’un des agriculteurs à l’origine de la cuma. Au moins, j’étais à l’aise et plus spontané peut-être ! » Répartis en petits groupes de quatre à cinq, les élèves ont pu poser toutes les questions nécessaires à leurs travaux. « J’étais surpris de l’intérêt que les étudiants portaient sur notre cuma, révèle l’agriculteur. Ils ont posé beaucoup de questions pertinentes. J’ai eu l’impression de transmettre et partager certaines convictions du collectif. »

Voire la tâche accomplie

D’un point de vue plus personnel, l’agriculteur reconnaît y avoir vu l’avantage de prendre du recul. « C’était une bonne occasion de se poser, de se souvenir de tout ce que nous avons réalisé, c’est gratifiant », ajoute-t-il. Seul bémol, l’impression d’avoir montré une organisation impossible à mettre en place ailleurs. « Beaucoup de jeunes nous ont dit que ce n’était pas possible d’instaurer une telle organisation autour d’eux », regrette-t-il.

Depuis, les élèves bûchent sur leur projet. Quatre demi-journées au total pour aboutir à un résultat très satisfaisant selon le président. « Ils ont réalisé un poster avec un nuage de mots qui représente nos valeurs, prévient le président lors de l’AG de la cuma. Il y a les phrases chocs des fondateurs pour ponctuer le rendu. Et chose qu’on n’avait pas prévue, ils ont fait une vidéo, que je n’ai d’ailleurs pas encore vue. »

Les prochains échanges avec l’enseignante doivent permettre de peaufiner tout cela.

Partenariat lycée agricole cuma : trouver un nouveau projet

Le président de la cuma se dit enchanté du résultat. Si l’objectif est bien de regarder en arrière depuis la création de la cuma, il est aussi de mieux intégrer les futurs nouveaux adhérents. « Avec ce poster, on clarifie les choses, précise-t-il. On a montré le côté humain de notre cuma, notre manière de travailler ensemble. »

Quant à réitérer l’expérience, le groupe ne ferme pas la porte. Mais à condition d’avoir un vrai projet tourné vers le collectif.

 » Ils ont envie de travailler ensemble « 

Les vingt élèves de première et deuxième année de BTS Agronomie et cultures durables du lycée agricole d’Airion livrent leur expérience.

« Nous connaissions plus ou moins les cuma via nos maîtres de stage. Mais en visitant la cuma de Catenoy, c’est une tout autre image que nous avons découverte. C’est une cuma qui fonctionne bien grâce à la communication, notamment. On voit que les adhérents ont envie de travailler ensemble. Ils partagent leurs matériels, mais aussi des valeurs. C’est un bel exemple, mais ça nous semble difficile de le reproduire chez nous.

Quant au projet, c’est la première fois que le sujet ne portait pas sur un aspect technique. C’était assez nouveau pour nous. Nous étions motivés à leur proposer un rendu de qualité. Nous avons réalisé notre poster et sommes en plein montage de la vidéo. Pour ce projet, nous avons consacré quatre demi-journées et du temps de travail personnel. Et c’est pour ce temps passé que nous avons vraiment envie de gagner ! Pour cela, nous allons rendre notre dossier prochainement à la frcuma pour présenter notre projet et faire un retour sur cette expérience. »

 » Rompre l’isolement et mieux vivre son métier « 

Angélique Prins, professeur d’agronomie au lycée d’Airion, a voulu promouvoir le modèle des cuma auprès de ses élèves.

« En participant à ce concours, je voulais tout d’abord montrer à mes élèves qu’il était possible et parfois judicieux de partager du matériel. Ils consacrent une place tellement importante et énormément de temps à l’agroéquipement. Ils évoluent dans un environnement assez individualiste et il me semblait intéressant de leur montrer les vertus du collectif, que ce soit sur le plan économique ou humain.

L’idée était aussi de leur expliquer que leur projet, même s’il est individuel, peut s’inscrire dans un collectif. Dans leur vie professionnelle, ils devront s’appuyer sur d’autres partenaires. Cela permet de rompre avec l’isolement des exploitations, mais aussi de mieux vivre son métier d’agriculteur.

Ils ont pu, grâce à ce projet, travailler en groupe et sur un cas réel. C’est une bonne expérience. Ils y ont consacré du temps en cours, mais aussi du temps personnel. Ce travail d’équipe leur a aussi permis d’échanger sur les valeurs humainess et la communication, chose assez rare dans leur cursus.”

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