Un tunnel de pulvérisation en 5 rangs pour gagner du temps

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Un tunnel de pulvérisation en 5 rangs pour gagner du temps

L'envergure du tunnel de traitement est de 7,25 m en intervention. Ses panneaux récupérateurs relevés, sa largeur est de 3,20 m. Inférieure à la limite pour circuler sur route sans escorte.

Les performances du tunnel de traitement 3 rangs ont séduit la cuma de La Chapelle-Heulin (44), qui a contribué à le faire évoluer. Un prototype 5 rangs est actuellement testé sur un domaine de 78 hectares, pour vérifier son débit de chantier.

« L’expérimentation du tunnel de traitement 3 rangs menée par la cuma de la Pipette est très positive. Les résultats en termes d’économie de produit et de respect de l’environnement sont probants. Mais on peut faire mieux. » Viticulteur à la Chapelle-Heulin (Loire-Atlantique), Pierrick Babonneau se définit comme « un avant-gardiste à la recherche d’innovations. » Il y a deux ans, le président de la cuma locale a souhaité voir plus grand. Objectif : passer à 5 rangs pour améliorer le débit de chantier. « Le modèle sur 3 rangs est suffisant pour 20 à 25 hectares. Au-delà, le temps d’intervention s’allonge » confirme Gérard Besnier, conseiller en agroéquipement à la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique.

Performances maintenues

Pour développer ce projet, la cuma de la Chapelle-Heulin s’est rapprochée d’Olivier Guérin, le concepteur du tunnel de traitement 3 rangs. « Nous avons conservé le même système de panneaux récupérateurs, fermés sur les côtés et sur le dessus. Ce matériel ne s’adapte en revanche que sur un seul enjambeur, le plus haut et le plus étroit possible. » Monté sur un enjambeur New Holland, le système à jet porté comporte 5 tunnels équipés de buses orientables. « Celles-ci forment des gouttelettes au diamètre réglable pour mieux cibler le végétal en fonction de son évolution. L’air projeté est canalisé sous le tunnel, vers l’avant des panneaux pour éviter les déperditions. On réduit ainsi le besoin en air et en puissance de turbine. On peut économiser jusqu’à 1/3 de GNR » explique Gérard Besnier.

Un débit de chantier qui commence à devenir intéressant.

Un débit de chantier qui commence à devenir intéressant.

Marges de progression

Au bout du tunnel, les économies sont identiques au modèle 3 rangs. « Le gain de produit est de 30 à 40% par traitement, soit 150 à 250 € par hectare » affirme Gérard Besnier. Et l’absence d’embruns préserve non seulement la santé des riverains mais aussi celle de l’utilisateur. Reste à connaître le gain de temps apporté par ce prototype, plus large « mais simple à manœuvrer » assure Pierrick Babonneau. « C’est à l’usage que l’on pourra le mesurer. Seul le relevage des panneaux à chaque demi-tour peut ralentir l’intervention. » Pour améliorer le prototype, un nouveau projet, plus automatisé, sera lancé en 2016. Le suivi sera réalisé dans le cadre de TUNELINOV, programme piloté par la Chambre d’agriculture avec l’appui de la fdcuma et de la MSA. D’ici là, la commercialisation des tunnels de traitement 3 et 5 rangs aura débuté. A quel prix ? Le fabricant n’a pas souhaité communiquer l’information.

Adeline Le Gal

 

Pierrick Babonneau, président de la cuma de la Chapelle-Heulin : « Désormais, mesurer le temps de traitement »

Pulvé Tunnel Pierrick Babonneau

Nous savons déjà que ce matériel permet de mieux traiter, avec moins de produit.

« Nous avons été attentifs à la démarche engagée par la cuma de La Pipette. Nous avons échangé et constaté que le système fonctionnait. Le seul facteur limitant était le débit de chantier selon la taille de l’exploitation. Avec Olivier Guérin, nous avons donc imaginé un système plus large. Il a fallu deux années pour le concrétiser.
Nous savons déjà que ce matériel permet de mieux traiter, avec moins de produit. La vraie question porte sur le temps de traitement. Va t’on mettre 2 jours et demi, 3 jours, plus ? Si le temps de traitement s’allonge, l’alternative sera de cadencer les interventions. On divisera l’exploitation en deux. On traitera une partie une semaine et la seconde la semaine suivante.
Le prototype est actuellement en cours d’expérimentation et suscite la curiosité de nos adhérents. Beaucoup de producteurs sont soucieux de l’environnement et de ce qu’ils laisseront aux générations futures. A nous d’adapter les méthodes de traitement. »