Une cuma dans la ville

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Une cuma dans la ville

A chacun son style de management!

Satisfaire les besoins des exploitations en privilégiant le collectif, tel est le leitmotiv de la cuma de l’Ailhet. Depuis 1980, date de la création, le groupe se montre toujours dynamique, réactif et en phase avec son environnement.

La cuma compte 28 adhérents actifs. Avec cet effectif, elle affiche un chiffre d’affaires qui vient de passer les 100 000 €. C’est donc un outil bien sollicité par ses adhérents. Il s’agit presque d’une cuma intégrale. Il manquerait la moissonneuse batteuse et l’ensileuse, mais deux cuma locales assurent ces prestations.

Un autre signe montre que la cuma vit en bonne intelligence dans son territoire. C’est d’ailleurs plus une contrainte avec laquelle le groupe doit composer depuis toujours. La ville grignote du terrain aux exploitations. Sans mettre encore en danger la plupart d’entre elles, le milieu périurbain a une incidence sur le travail au quotidien dans certaines parcelles. «Au milieu des lotissements, il faut pouvoir circuler sans encombre», explique Dominique Lagarde, le trésorier. Cela oriente jusqu’au choix des matériels. Le compromis que trouve la cuma réside dans des outils de 3 m qui permettent de conjuguer le code de la route avec un débit de chantier acceptable. La réflexion va plus loin avec l’exemple du combiné de semis Cultimix qui fait gagner un, voire deux passages. Les exploitants ont dû répondre très tôt à une autre contrainte urbaine : les odeurs. En effet, l’épandage est une grosse activité de la cuma. Le groupe a réfléchi dès les années 2000 aux équipements susceptibles de réduire les nuisances, allant jusqu’à tester des prototypes. «Aujourd’hui, c’est un élément à part entière de la tonne» précise Gérard Pointecouteau, le président. Le renouvellement intègre donc désormais ce critère. Comme pour rehausser le challenge, une partie du groupe souhaite se tourner vers le semis direct.

Pour l’instant, l’équation à résoudre consiste à pouvoir épandre sur un sol toujours couvert. Les enfouisseurs montrent leurs limites. Une rampe à pendillards serait a priori la solution mais il faut qu’elle travaille sur des lisiers pailleux. A force d’essais et de démonstrations, le petit groupe tente de se faire une idée précise.

Un epandage tres surveille.

La tonne à lisier de 15000 l impressionne le voisinage. Avec 900 voyages par an, l’épandage est très surveillé.

La solution dans le collectif

Comme on peut le pressentir, la richesse de ce groupe se trouve dans la mise en commun des points de vue et dans la recherche de solutions par le collectif. On se doute que tout ne se fait pas en claquant des doigts mais au vu des réalisations faites par la cuma, on devine que le bien du groupe est souvent mis en avant. Avec un niveau d’équipement élevé et un entretien rigoureux, la cuma fait partie des groupes les mieux équipés du département. Les chantiers sont performants et à des tarifs très acceptables. Le groupe «traction» permet même aux adhérents de se passer de tracteur de tête chez eux. Pour enlever toute ambigüité dans l’organisation quotidienne, un règlement intérieur a même été mis à jour en 2015 avec une réorganisation de certaines activités. Cet exercice semblait nécessaire aux responsables afin de remettre tout le monde sur la même longueur d’onde. Après trois décennies, on pourrait croire que la cuma ronronne, on s’aperçoit plutôt qu’elle tourne bien rond.

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