Femmes agricultrices : c’est pas gagné !
On ne va pas se mentir : la féminisation de l’agriculture n’est pas vraiment en marche. Les agricultrices, rencontrées dans le cadre de notre dossier de septembre 2025, nous ont racontées que ce ne sont pas tant les agriculteurs, pris un à un, qui freinent le processus. C’est plutôt le « cadre ». Tout l’écosystème pensé pour un agriculteur d’un mètre quatre-vingt-cinq et quatre-vingt-dix kilos, formé à la reprise depuis son enfance par ses parents, sa coop et sa femme qui assurent la logistique à l’arrière-plan, et le syndicat pour aller représenter ses intérêts. Dans les champs, les agricultrices doivent redoubler d’efforts Pour tous les autres, y compris les femmes, c’est deux fois plus compliqué de monter dans un tracteur trop grand, de manipuler des matériels trop lourds, de convaincre des banquiers (et des banquières) et des assureurs qui considèrent que hors de ce cadre, « c’est risqué ». Les maires et les vendeurs qui ne vous regardent pas dans les yeux « parce qu’ils n’ont pas l’habitude ». Donc oui, les femmes que vous allez rencontrer dans ce dossier sont, globalement, des forces de la nature. Pour « prendre le volant », elles travaillent avec le soutien de nombreux collègues, amis et compagnons agriculteurs. Il faut bien ça pour faire bouger les choses. Retrouvez les portraits de Manon Ruffy, Margot Morisot, Amélie Guillot et Cécile Tardieu. À travers leurs témoignages, elles nous ouvrent les portes de leur quotidien d’agricultrices en France mais aussi les difficultés matérielles rencontrées, les freins administratifs, regards parfois condescendants… Elles racontent les défis qu’elles ont dû relever pour trouver leur place dans un univers encore largement pensé au masculin. Les agricultrices partagent aussi leur vision du futur. Leurs projets et les changements qu’elles jugent indispensables pour l’avenir de leur métier.