180 ha ensilés, préparés, fertilisés et semés en 3 semaines

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180 ha ensilés, préparés, fertilisés et semés en 3 semaines

Grâce à un chantier d’épandage efficace, qui assure en même temps la préparation du sol, l’EARL de Saint-Doué réalise une campagne de semis de maïs particulièrement efficace.

En trois semaines, l’exploitation compile l’ensilage du seigle, l’épandage du digestat et le semis du maïs fourrager, le tout sur 180 ha. L’EARL de Saint-Doué, dans le Morbihan, partage son expérience d’un semis de maïs économique, rapide et précis au Mécaélevage.

Chaque printemps, l’EARL de Saint-Doué, dans le Morbihan, ensile 180 ha de cive pour son digesteur, puis sème 180 ha de maïs pour son cheptel laitier. Entre temps, elle prépare le sol et procède à l’épandage de 6 000 m3 du digestat qui nourrit sa culture fourragère. Et tout cela se fait en trois semaines. « C’est important de faire vite », insiste Jean-Luc Le Bénézic, conseiller en agronomie Eureden. Qu’elle soit à vocation énergétique ou fourragère, « il faut être réactif pour récolter l’interculture au bon stade. Puis il faut implanter le plus rapidement possible le maïs derrière, de manière à bénéficier de la structure du sol. Ainsi, nous avons en continu des plantes vivantes dans le sol. On approche quasiment le principe de la permaculture. » L’agronome précise, par exemple, l’effet positif sur le phénomène de réssuyage, ou sur le démarrage de la culture, paramètre crucial de son rendement final.

Le strip-till sur l’automoteur épand et travaille le sol

Jean-Luc Le Bénézic et Thierry Magré - strip-till

Sur l’exploitation de Thierry Magré (à droite), la préparation du semis de maïs se fait au strip-till grâce au guidage RTK, au moment de l’épandage du digestat. Jean-Luc Le Bénézic (Eureden) souligne les intérêts agronomiques de la technique qui fait aussi gagner du temps.

Face à cette obligation, le cultivateur de maïs avance quelques contraintes. L’astreinte d’élevage d’une part, qui a tendance à perturber les plannings établis. L’arrivée de la méthanisation, il y a deux ans, a de plus induit des changements pour la ferme morbihannaise. Déjà, « c’est un peu un second troupeau à gérer », compare Thierry Magré, l’un des trois associés à la tête de l’entreprise.

Ensuite, la mise en silo du seigle (à partir de fin avril) accentue le pic de travail déjà bien prononcé, tout en réduisant la fenêtre d’action pour l’implantation de semis du maïs. « Avant, nous commencions dès mars la préparation de nos parcelles de maïs », précise Thierry Magré.

Culture à vocation énergétique

L’arrivée de la méthanisation dans le schéma de production, à l’EARL de Saint-Doué, apporte des changements. La période possible pour réaliser l’implantation du maïs est beaucoup plus courte. La récolte du seigle ajoute du travail à une période déjà chargée.

De la délégation et le strip-till contribuent à résoudre l’équation. Qui plus est, la technique satisfait l’orientation TCS que l’exploitation suit depuis 1997. En remplacement d’un combiné strip-till et semoir monograine, l’EARL de Saint-Doué a en effet acheté un semoir 8 rangs et importé d’Allemagne un strip-till enfouisseur de lisier. « Nous avons contacté une ETA équipée en automoteur d’épandage qui a joué le jeu », indique l’éleveur.

Le strip-till épandeur, un système efficace et économique

La saison venue, l’entrepreneur envoie sur la ferme de Saint-Doué ses ensembles de ravitaillement et le Xerion avec son enfouisseur à disques. Ce dernier sert dans les sols superficiels et caillouteux du parcellaire. Pour les champs plus propices a un travail sur 15 à 20 cm de profondeur, il attèle le strip-till 8 rangs de son client. En une semaine, le chantier d’épandage et de préparation du sol est ainsi fait.

Le strip-till enfouisseur de lisier 8 rang de l'EARL

L’exploitation morbihannaise a trouvé en Allemagne un strip-till épandeur Vogelsang d’occasion pour enfouir son digestat. L’entrepreneur l’attelle sur son automoteur d’épandage.

« Nous connaissions la technique. Nous savions que ça fonctionnerait dans notre terrain sablo-limoneux, assez séchant donc. L’intérêt du trip-till est qu’on ne dessèche pas autant la terre. C’est avantageux par les temps qui courent. » L’agriculteur, témoin sur un atelier au Mécaélevage d’Évellys, le 25 mai 2023, tire un bilan positif des deux premières campagnes de semis du maïs sur ce nouveau schéma.

Le Xerion de l'entrepreneur avec l'enfouisseur Samson - strip-till

Sur les parcelles peu profondes et caillouteuses, la SARL Maumissard emploie son enfouisseur à disques Samson de 6 m.

Outre la division par deux ou trois du temps de travail nécessaire, il juge l’itinéraire globalement performant sur le plan économique. « L’épandage nous revenait à 2,20 €/m3 auparavant », se souvient Thierry Magré. Certes, le changement de technique a induit une augmentation de ce montant d’environ un euro. « Mais avec cet euro en plus, nous avons fait faire la préparation du sol. »

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