L’analyse des vins s’effectue maintenant en cuma

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L’analyse des vins s’effectue maintenant en cuma

Les huit adhérents de la cuma de la Bécasse réalisent maintenant les analyses pour le suivi de la vinification, sans passer par un laboratoire extérieur.

Dans le Rhône, la cuma de la Bécasse a réalisé un investissement peu ordinaire : un outil d'analyse des moûts et des vins pour le suivi de la vinification. Rencontre.

La cuma de la Bécasse, à Chiroubles dans le Rhône, fête son premier anniversaire. « Nous sommes un groupe de huit vignerons qui travaillons de la même manière », décrit Ophélie Dutraive, trésorière de la cuma. « On se retrouvait souvent pour discuter et le sujet qui revenait le plus régulièrement était les analyses de vin pour en suivre la vinification et le développement. » Traditionnellement, les différents membres du groupe passaient par un laboratoire pour les différentes analyses. « La problématique est que beaucoup de vignerons amènent leurs échantillons en même temps au laboratoire. Pour une analyse demandée le matin, les résultats n’étaient pas disponibles avant la fin de journée », constate Angélique Quiblier, secrétaire de la cuma. « Nous sommes tous en agriculture biologique et nous pratiquons des vinifications sans intrants œnologiques. Il faut donc pouvoir être très réactifs et les délais pour obtenir les résultats quand on passe par un laboratoire sont trop longs pour nous. »

30 000 € d’investissement pour plus de réactivité dans l’analyse des vins

Pour plus de réactivité, les huit adhérents ont donc fait le choix d’investir dans une machine permettant de réaliser les différentes analyses. « C’est le même matériel que celui qui équipe les laboratoires mais en version portable, adaptée à de petits producteurs », indique Angélique Quiblier. « Elle permet de réaliser les mêmes analyses mais l’avantage est d’obtenir les résultats en deux minutes au lieu d’une journée. Même si nous ne sommes pas des fous de l’analyse, quand on réalise de l’élevage en fût, la fréquence des analyses permet d’être plus précis. » Un investissement de 30 000 € « mais en étant huit adhérents, les calculs montrent qu’on arrive à le rentabiliser rapidement ».

Mettre en place un protocole pour une bonne utilisation

La machine est arrivée en plein pendant les vendanges. « Nous avons fait le choix de l’installer chez un adhérent, poursuit Angélique Quiblier. Même si le matériel est portable, cela reste quelque chose de fragile. Comme nous sommes tous installés dans un périmètre proche, ce n’est pas un problème. De plus, elle reste ainsi connectée au réseau pour que le support technique puisse nous aider en cas de problème. » Pour la réalisation des analyses, il y a différents protocoles de bonnes pratiques à mettre en place. « Ce n’est pas très compliqué mais il y a des étapes à suivre dans la prise d’échantillons pour être sûr de ne pas avoir d’erreur ou de faux résultat dus à une mauvaise manipulation », souligne-t-elle.

La cuma : un choix raisonné

Pour ce projet, les huit vignerons ont fait le choix de la cuma. « La cuma permettait de créer un groupe avec une structure bien cadrée, note la vigneronne.. Sur les huit adhérents, certains vont partir à la retraite. Faire un achat en copropriété était pour nous moins rassurant. Avec la cuma, c’est aussi une autre manière de travailler. Cela permet d’avoir une entité pour se regrouper, échanger, et penser aussi à d’autres outils à utiliser en commun. »

Des idées à développe

Au niveau du matériel, les adhérents sont tous bien équipés. Pourtant certains réfléchissent à des projets comme la création en commun d’une pépinière viticole « car on a parfois du mal à trouver des plants certifiés bio, précise-t-elle. Une idée sur laquelle il faut réfléchir car cela demande des autorisations, des certifications et du temps à y consacrer. » Mais les prochaines réunions entre les adhérents mettront peut-être à jour de nouveaux projets.

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