Partager du matériel de désherbage mécanique en viticulture : c’est possible !

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Partager du matériel de désherbage mécanique en viticulture : c’est possible !

Pour avoir du matériel de désherbage disponible tout le temps, les viticulteurs de la cuma Cep de Vigne se sont divisés en petits groupes.

Dans les cuma viticoles, une idée reçue persiste : le matériel de désherbage mécanique serait difficile à partager. La cuma Cep de vigne, basée à Bergheim en Alsace, a pris le problème à bras-le-corps.

Tous les adhérents de la cuma Cep de vigne, située dans le Haut-Rhin, ont une certification haute valeur environnementale 3 (HVE) et agriculture biologique (AB) pour près de la moitié d’entre eux. Dans le cadre de ces démarches, les adhérents de la cuma ont notamment voulu s’équiper de matériels de désherbage mécanique du cavaillon et de l’inter-rang. La cuma a été créée en 1994 à Bergheim. Elle compte aujourd’hui 23 adhérents. Il sont essentiellement viticulteurs. Ils exploitent près de 210 ha de vignoble en AOC Alsace. Depuis sa création, la cuma n’a cessé de se développer et d’investir dans différents matériels viticoles. Le profil des viticulteurs de la cuma est très varié. Il y a des vignerons indépendants qui vendent en direct. Mais aussi des vignerons coopérateurs et des vignerons vendeurs de raisins au négoce.

Convaincre les adhérents de la cuma Cep de Vigne

Certains adhérents de la cuma Cep de vigne ne souhaitaient pas participer à ces investissements dès le début. Les cumistes avaient peur de ne pas avoir accès au matériel quand ils en avaient besoin. En effet, ce type de partage peut paraître complexe de prime abord. Surtout au regard des surfaces importantes à travailler. Les viticulteurs doivent effectuer plusieurs passages par an, dans un délai parfois très court selon les conditions météorologiques.

Pour surmonter cette difficulté du “tout le monde voudra utiliser le matériel en même temps”, le groupe d’agriculteurs a décidé de multiplier les investissements en matériels de désherbage mécanique.

Plusieurs groupes pour le désherbage mécanique

« L’objectif était de disposer de suffisamment de matériels pour pouvoir travailler l’ensemble du parcellaire dans un laps de temps réduit, explique Jean-Luc Andrès, président de la cuma. Dans le but de profiter au mieux des “fenêtres de tir” possibles dans nos sols lourds argilo-calcaires. » C’est pour cette raison qu’elle a investi dans huit châssis porte-outils avec outils interceps en 2021, dans le cadre d’un appel à projets du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE). Les châssis et outils choisis étaient de plusieurs types et largeurs de travail pour correspondre aux besoins du plus grand nombre.

Les châssis et outils interceps sont répartis dans différents sous-groupes de travail. « Le sous-groupe décide du choix du matériel, de son mode de répartition entre ses membres, et de la durée d’amortissement. La cuma, quant à elle, gère les financements, les demandes de subventions et la facturation », précise Jean-Luc Andrès. Le groupement a également travaillé sur un règlement intérieur qui permet de fixer les règles de partage et de désigner les responsables des matériels.

Organiser pour éviter les conflits

Ce mode de fonctionnement en petits sous-groupes de deux ou trois adhérents se développe de plus en plus dans les cuma viticoles alsaciennes, notamment pour le partage du matériel de désherbage mécanique. Cela permet de dépasser cette idée reçue que le matériel de cuma n’est jamais disponible quand on en a besoin, et éviter les éventuels conflits d’usage entre les adhérents. Pour la cuma Cep de Vigne, ces investissements conséquents auront encore plus rapproché les adhérents. Un projet d’emploi partagé pourrait même voir le jour dans un futur proche.

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