Deux rotors à dépose centrale, deux rotors à dépose latérale et monorotor. Ces trois types d’andaineurs sont au cœur de l’activité fenaison de la cuma du Méné Hoguené. Centrée sur Louargat, à l’ouest des Côtes-d’Armor et à l’est des Monts d’Arée, la cuma fédère pour cette activité quinze adhérents dont les exploitations sont distribuées sur un rayon d’une quinzaine de kilomètres. Ni chauffeur ni tracteur attribué, les andaineurs double rotor en cuma s’empruntent dans l’ordre des appels. Premier arrivé, premier servi. « Il n’y a pas de planning, décrit Alain Thomas, responsable de l’activité. Les fenêtres météo et de condition de sol sont souvent très étroites. Cela demande de la réactivité. Alors celui qui a un besoin va chercher l’andaineur où il se trouve. »
Un groupe de 15 qui andaine plus de 600 ha/an
Ensilage d’herbe, balles de foin, enrubanné, etc. Il y a toutes les stratégies de production dans ce secteur laitier. Les éleveurs cumistes cherchent une fenaison au gros débit de chantier ou plus qualitative. Ce qui impacte la préférence et le choix de l’andaineur. D’autant qu’ils ne fanent presque pas.« Par rapport aux objectifs individuels, chaque matériel a ses défauts et ses qualités. C’est davantage lié au type d’outil qu’à la marque ou au modèle. »
Le deux rotors à dépose centrale est un andaineur Claas Liner 2700 de 2021. Le deux rotors à dépose latérale est un modèle Krone Swadro TS620 Duo acheté en 2019.
Enfin, les cumistes peuvent aussi compter sur un monorotor Kuhn plus ancien. « Il ne fait que quelques ha chaque année car il est surtout destiné aux toutes petites parcelles et en pentes, et aux conditions humides, en paille ou en prairie. » L’activité est donc centrée sur les andaineurs doubles rotors, à parts égales.
Alain Thomas à gauche et le père d’un autre adhérent de la cuma Mené Hoquené en Côte d’Armor, cette mi-mars 2025 devant andaineur Claas deux rotors à dépose centrale.
Ensilage, balles rondes et autochargeuses au programme
Mais les andaineurs ne font pas le même travail et il y a des préférences. « Le Krone à dépose latérale n’est pas l’idéal pour le foin. Car il fait déjà un très gros andain lorsque les deux rotors déposent sur une même ligne. C’est très compliqué à gérer avec le round baller ensuite. Ceux qui ont essayé ne l’ont fait qu’une fois ! Ce n’est même pas imaginable sur l’aller-retour. Le foin ne passe même pas sous le tracteur. »
« En revanche, c’est bien sûr le ray-grass anglais, par exemple. On coupe toutes les 6 semaines et on forme un gros andain à partir de 12 m de large amassés sur un aller-retour du Krone. Non seulement le débit de chantier à l’andaineur est très satisfaisant, jusqu’à 4 à 5 ha/h. Mais en plus, c’est parfait pour l’ensileuse, comme type d’outil. On est vraiment surpris de la vitesse à laquelle on va en andainage. Mais ça peut faire beaucoup de matière à l’ensileuse. On voit l’andain bouger au-devant du passage, à 3-4 km/h. »
Un prix de revient de 7 euros par hectare
La régularité de l’andain séduit en cuma
D’un autre côté, l’andaineur à dépose centrale Claas Liner 2700 est lui très demandé pour la presse Claas avec Roto Cut qui suit. « Car l’andain est bien régulier. Il n’y a pas d’amas de matière en boule qui est produit ».
Le seul souci rencontré est que sur foin la ligne du centre est plaquée au sol. « Et elle ne prend pas l’air ». « J’apprécie le travail du Krone à l’herbe pour ça, indique Romain Guegan, adhérent de la Cuma. Il soulève tout alors qu’avec le Claas, on ne touche pas le fond de l’andain. »
La demande en dépose centrale n’est pas seulement à visée du Roto Cut. « Il y a des adhérents qui entrent la matière à l’autochargeuse. Ils ne veulent pas de l’andaineur à dépose latérale à cause de la quantité qu’il produit et des boules qui se forment et qui font des blocs tans le tas. »
« Les deux sont complémentaires »
Finalement, peu importe l’andaineur, la facturation est toujours à 7 €/ha, quel que soit le modèle. Et s’il y a parfois de la dispute pour l’andaineur à dépose centrale, des adhérents arrivent à utiliser le Krone en lui faisant faire deux andains par passage. « Il faut élargir le réglage d’écartement des rotors. Mais ça demande de l’adresse ensuite. Il faut de la technique de conduite pour bien positionner les rotors et les andains. »
Une autre contrainte est que tous les adhérents veulent l’andaineur en même temps. « Il y a une logique de cycle. Car on veut faire un maximum de fauches, dans des fenêtres météo étroites liées au climat océanique. L’idée, c’est de démarrer le plus tôt possible, pour faire une coupe de plus dans la saison, si possible ».
Cela peut entraîner des frustrations. Notamment sur le Claas deux rotors à dépose centrale, qui est le plus demandé. « Mais les outils sont complémentaires dans nos usages. Nous allons devoir les renouveler d’ici à une ou deux saisons et nous repartirons sur la même formule. »
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