[anti-crise] Optimiser les herbicides sur le maïs

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[anti-crise] Optimiser les herbicides sur le maïs

Certaines stratégies permettent de réduire la quantité d'herbicides employés sur le maïs, avec ou sans intervention mécanique. Trois exemples avec les fermes Dephy d'Aquitaine, présentées à MécaMaïs 2016.

L’exploitation Earl Adrien Langlade (Landes) mise sur la post-levée. L’itinéraire commence avec le choix de variétés vigoureuses. Puis, un mois avant le semis: destruction mécanique de adventices hivernales. Deux désherbages sont pratiqués en post-levée: le premier dès la sortie des plantules, et le second 7 jours après. L’azote est enfoui tardivement, au stade 8-9 feuilles. L’agriculteur suit trois règles essentielles. Un: observer les adventices présentes pour orienter le choix des produits. Deux: adapter les doses en fonction de la pression observée. Trois: traiter dans de bonnes conditions de température (15-20°C) et d’hygrométrie (70-80%). IFT moyen : entre 0,47 et 1,36 sur 5 campagnes, soit 50% de la situation initiale (1,61) et 45% de la référence régionale (1,77). Coût: 35€/ha. L’environnement y gagne autant que le porte-monnaie.

Maïs ensilage

L’appel au désherbage mécanique ouvre d’autres perspectives de réduction de la facture d’herbicides, mais avec d’autres investissements et du temps à passer. Une motivation environnementale est naturellement nécessaire. Citons un itinéraire pour maïs ensilage, celui du Legta de Pau-Montardon (Pyrénées-atlantiques). On commence par une culture de méteil en précédent, qui atténue la pression. Puis un désherbage chimique localisé sur la rang (herbisemis), qui divise la dose par trois (par deux si on n’a pas confiance dans sa méthode de binage). Choix de la variété, date de semis et engrais starter réduisent la sensibilité de la culture. Si nécessaire, un binage complète le désherbage. Au total, la double culture assure une production de fourrage satisfaisante, et la facture herbicide est allégée.

herbisemis

Désherber au semis en localisé.

Tir à vue

L’Earl Patrice Martet (Gers) a aussi fait le choix de l’herbisemis, réduisant ainsi drastiquement la dose de racinaire. Pour le désherbage de post-levée, l’application en plein systématique de l’anti-dicot de contact a été remplacée par un tir à vue. Il est effectué en plein ou en localisé au moment du binage, selon le salissement. Alors qu’un désherbage mécanique était déjà réalisé par l’enfouisseur d’engrais, l’agriculteur s’est équipé pour effectuer un vrai binage avec un matériel adapté, et il passe deux fois. Entre 2012 et 2016, l’IFT herbicide a été divisé par deux et le coût du désherbage est passé de 85 à 63€/ha. Mais avec il est vrai de la mécanisation en plus. Plus d’infos auprès des fermes Dephy.