Modulation: à la recherche des bonnes fréquences

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Modulation: à la recherche des bonnes fréquences

Après l’épandeur d’engrais, c’est avec le semoir à céréales puis le monograine que les adhérents de la cuma du Don peuvent pratiquer la modulation.

Dans les champs de Frédéric Daniel, les pieds de maïs s’espacent plus ou moins au gré du potentiel observé du sol. L’agriculteur cherche à affiner sa conduite des cultures. Il place des espoirs dans la modulation de la fertilisation et des semis.

La modulation, les adhérents de la cuma du Don pratiquent. Elle s’y est d’abord essayé sur la fertilisation il y a une dizaine d’années. Depuis, elle a étendu cette pratique de l’agriculture de précision au semis. Pour 25€/ha (en combiné herse rotative), elle fournit à ses adhérents des semoirs de pointe. Avec, ils ajustent la densité en fonction du potentiel de sol à l’endroit donné. Frédéric Daniel résume: «en semence, c’est impressionnant comme on peut faire des grosses économies.»

L’agriculteur s’y retrouve

Avant, le producteur déposait 105.000 graines par hectare de sa sole de maïs, une centaine d’hectares. Désormais, la densité de son semis varie entre 80.000 et 120.000. Au final, il a légèrement réduit la quantité de semences qu’il engage. Mais s’il s’y retrouve complètement, c’est surtout parce qu’il évite du gaspillage dans les zones à faible potentiel.

Pour environ 700ha/an de maïs dans leur cuma, les agriculteurs de Guéméné-Penfao disposent de deux Monosem NG plus 4. Ils sont une quinzaine à constituer le groupe. Ils mènent eux-mêmes le matériel, avec les tracteurs de la cuma. Si tous valorisent les systèmes d’autoguidage ou de de coupure des tronçons; «nous ne sommes qu’un tiers à aller jusqu’à la modulation», poursuit le représentant d’une cuma historiquement pointue et curieuse à propos des nouvelles technologies.

Modulation: il faut maîtrise garder

Ils ont commencé la modulation d’engrais avec le distributeur centrifuge il y a six ans. Lors des renouvellement de leurs différents semoirs, ils ont choisi des semoirs à distribution électrique. Le premier a été le semoir a blé, il y a trois ans. Puis ce fut le tour du monograine l’année suivante. Dès lors, la pratique de la modulation de semis est devenue effective.

L’agriculteur souligne: «Nous restons maître d’œuvre de nos activités. Nous connaissons nos terres.» Néanmoins il ajuste ses décisions de modulation grâce à l’offre Fertilio e-RM, déployée par Terrena. À partir de mesures de résistivité, la cartographie propose des préconisations à l’agriculteur. Charge à lui de les appliquer ou de les ajuster.

La bonne analyse demande du temps

Pour un rapport optimal entre la précision et le coût, on compte généralement moins de cinq prélèvements de sol par hectare. Les analyses de sol doivent être réalisées tous les cinq à dix ans, tandis que les cartes de résistivité ne sont à réaliser qu’une seule fois. Pour cela le résistivimètre doit passer en post récolte, de novembre à mars, sur un sol portant, humide et non gelé. Le coût pour ces interventions varie entre 100 et 150€/ha.

L’agriculteur retient que si les données cartographiques constituent une aide précieuse, il ne faut pas se reposer à 100% dessus. Il alerte également par rapport à la phase d’appropriation. Il faut du temps et de l’accompagnement. «Doit-on chercher à maximiser le rendement? faut-il viser un rendement moyen et engager moins d’intrants?» L’arbitrage n’est jamais simple. Dans tous les cas, l’adhérent de la cuma dispose d’un maximum informations et des moyens pour faire les meilleurs choix.

Des essais de modulation sur d’autres cultures?

Sur la dernière campagne de semis de printemps, Frédéric Daniel n’a modulé sa densité que dans une seule parcelle. En effet, l’étude des cartes avec le technicien etc, demande du temps qu’il n’a pas pris pour l’ensemble de son parcellaire. Pour l’année prochaine, il se donne l’objectif d’anticiper pour réussir à étudier ses parcelles. Également producteur de légumes, il s’interroge quant à valoriser la technique sur ces cultures. Puisque le coût de la semence est encore plus élevé, l’intérêt est bien légitime. Reste que le manque de références ne lui permettra pas d’envisager la modulation intraparcellaire.

Néanmoins, l’agriculteur espère dans un premier temps affiner ses décisions d’une parcelle à l’autre. Déjà, en l’espace de quatre ans, il a réduit sa densité de 300.000 à 285.000 graines par hectare. Surtout, il n’a pas constaté d’impact sur ses rendements. De quoi l’encourager à aller plus loin.

Enfin, à découvrir également: Retrouvez les références sur le coût des semoirs monograines.