L’industrie de l’équipement agricole voit des signes de reprise

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L’industrie de l’équipement agricole voit des signes de reprise

Jean-Christophe Régnier (Lemken) au premier plan, Trésorier d'Axema et David Targy au second plan ont animé la restitution du rapport économique d'Axema ce 13 mai à Paris

Axema note une embellie dans les prises de commande de matériel agricole. Mais les facturations sont, elles, mauvaises. Les usines ne reverront leur niveau de production qu'après les moissons. L'inflation devrait rester très modérée.

« Le premier trimestre 2025 confirme un début d’embellie sur les prises de commandes de matériels agricoles en France », commente David Targy lors de la remise du rapport économique d’Axema ce 13 mai à Paris. Le directeur des affaires économiques précise que « les prises de commandes sont en rebond pour le 5ème mois consécutif. Nous les évaluons à +17 % ce premier trimestre 2025 par rapport au 1er trimestre 2024. Mais on reste dans les 15 à 20 % en dessous de ce que nous considérons une année normale ».

2024 : première baisse du marché français depuis 2017

Le syndicat des constructeurs soulève cependant que des indicateurs restent dans le rouge. « En chiffre d’affaires de facturation, on reste sur des très fortes baisses en janvier et février. Le début d’année reste très problématique ». Cela se reflète dans les immatriculations. « On enregistre -15 % d’immatriculations au premier trimestre comparé au 1er trimestre 2024 ». Pour Axema, cela fait écho au « trou d’air observé à l’automne 2024 dans les prises de commandes, juste après les mauvaises moissons ». Olivier Le Flohic, directeur commercial de New Holland et au CA d’Axema, précise aussi comme explication qu’ « il y a eu du déstockage dans les différents réseaux de distribution et dans les filiales des constructeurs ».

De fait, 2024 restera d’après Axema comme la première baisse du marché français depuis 2017. Les difficultés cumulées ont poussé une quinzaine d’entreprises à être placées en procédure collective au cours de l’année. Une situation rare commente le syndicat.

L’inflation sur les machines faible à très faible

Si les prises de commandes reprennent des couleurs, la situation des constructeurs reste compliquée. « Pour ce qui est de la reprise d’activité dans les usines, on reste un peu dans l’expectative, décrit Olivier Le Flohic. Partout, les niveaux de production ont été réduits significativement. En fonction du résultat des moissons, l’activité reprendra mais avec des délais de livraison longs ». Et Axema de préciser qu’à un niveau plus global, la situation politique internationale, notamment les taxes douanières américaines, n’aide pas les grandes entreprises à voir plus clair. « Il y a beaucoup d’instabilité lié à toutes les annonces ».

« L’augmentation des prix des matériels s’est calmée en 2024, note David Targy. On est sur du 0 % observé en prix nets sur l’indice Ipampa, qui tient compte certes des reprises et des offres. Nos prévisions sont que les prix ne devraient progresser que de 1,7 % en 2025 et +1,9 % en 2026. C’est notre évaluation au regard de multiples critères dont le prix des matières premières, etc.

Commandes de matériels agricoles : les constructeurs (trop) optimistes pour 2025 et 2026 ?

« Pour 2025 et 2026, le scénario retenu par Axema est optimiste, déclare David Targy. Car à court terme le marché va continuer de se rétracter. Les niveaux de facturation sont mauvais en ce début d’année. Mais on espère une reprise d’activité dans le courant du deuxième trimestre ou lors du 3ème trimestre 2025. Ca resterait une reprise à partir d’un point très bas. Puis sur 2026 on espère +7 % ».

Pour Axema, la période traversée par le machinisme reste « une situation de conjoncture typique, avec des cycles et des pics de chiffres d’affaires à peu près tous les 5 ans. On devrait retrouver une bonne croissance voire un pic d’activité pour 2027-2028 » espère le syndicat.

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer