Cuma : Grandir sans se dédire

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Cuma : Grandir sans se dédire

92 adhérents, 518 000 € de CA : la cuma Sud-Gâtine est la plus importante du département, mais elle demeure ancrée sur le terrain en proposant des prestations appropriées aux besoins des exploitants.

La cuma Sud Gâtine qui a fait l’objet d’une "porte ouverte" le 14 octobre, est désormais la plus grosse cuma des Deux-Sèvres. Elle s’est développée sans perdre en proximité et en efficacité.

C’est une tradition dans les Deux-Sèvres. La Fdcuma invite chaque nouveau Préfet qui arrive dans le département à découvrir une cuma sur le terrain. L’objectif est de rendre tangible près du plus haut représentant de l’Etat, la réalité du réseau cuma dans le panorama agricole Deux-Sévrien. Les 176 cuma du département qui investissent plus de 10 millions d’euros par an, représentent en effet un acteur agricole de premier plan. Le Préfet accompagné de représentants de la DDT, d’élus locaux et de responsables professionnels ont touché du doigt l’utilité des cuma sur le territoire, en parcourant les installations de la cuma Sud-Gâtine à Verruyes.

Une coop de terrain

On redoute parfois que les groupes coopératifs qui grossissent perdent le lien direct avec leurs adhérents. Dans ce cas précis, la cuma Sud-Gâtine garde cette dimension «terrain» même si elle a connu une croissance importante. Présidée par Claude Guitton, la nouvelle cuma est issue de la fusion des cuma des Naides et de la Liguaire en 2019.  Sa création fait suite, entre autres, à la difficulté des cuma précédentes de renouveler chacune leur ensileuse. Avec la fusion, la nouvelle cuma Sud-Gâtine est partie sur une solution mixte. Elle a en effet opté pour une ensileuse neuve et une autre d’occasion.
Désormais, elle développe un CA de 518000€ et fédère 92 adhérents. Elle met à disposition une large gamme d’outils qui répond à tous les besoins d’exploitations de polyculture-élevage. Certaines prestations comme la presse cubique ou l’ensileuse sont assurées en prestations complètes avec chauffeur et matériel. Trois salariés oeuvrent en effet dans cette cuma dont l’un travaille dans le cadre du groupement d’employeurs de la cuma. Il intervient à la fois dans la cuma (60% de son temps) et dans des exploitations (40%). Son coût horaire est de 19€/h tout compris.

19 et 25 €/h

Les deux autres salariés qui assurent la conduite et l’entretien des matériels de la cuma sont facturés 25€/h. «Un prix attractif par rapport aux tarifs habituels des mécaniciens» fait remarquer justement le président. Même si elle a fait le choix de s’unir, la cuma gérée de manière participative par 17 administrateurs, a décidé de conserver deux sites dont l’un est équipé d’une salle de réunion. Ce choix de garder deux bâtiments conforte la proximité avec les adhérents. Le coût des bâtiments étant en partie financé par les montants de location de toiture à un investisseur photovoltaïque.  

4 installations avec la cuma

L’intérêt de la cuma Sud-Gâtine est incontestable aussi du point de vue de l’installation. Pour Alexandre Sarazin, jeune hors-cadre familial installé depuis le 1 er octobre 2020 sur une exploitation ovine de 45 ha, la cuma a un rôle fondamental: accéder à un parc complet de matériel à des tarifs maîtrisés, alors qu’il est dans l’impossibilité financière d’investir seul dans tout le matériel dont il a besoin. Comme lui, trois autres jeunes se sont installés récemment en adhérent à la cuma qui est en quelque sorte un facilitateur. L’acquisition en cuma d’un « Combi pack » (presse –enrubanneuse), matériel coûteux qui n’existait pas localement, illustre cette capacité à répondre aux aspirations des éleveurs.

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