Un deal fourrager entre viticulteurs et éleveurs

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Un deal fourrager entre viticulteurs et éleveurs

En Charente, "l'Association Entente Viticulteurs Eleveurs (AEVE)" vient d’être labellisée GIEE. Elle prévoit la valorisation en cultures protéiques, de certaines surfaces exploitées par les viticulteurs.

En Charente, le conseil départemental, la chambre d’agriculture, la fédération des cuma et d’autres OPA mènent depuis 2014, une action sur l’autonomie en protéines. Dans cet esprit, a été créé un GIEE entre viticulteurs et éleveurs, portant sur la valorisation des surfaces en cultures protéiques.

La singularité de l’initiative charentaise est de relier éleveurs et viticulteurs. En effet, les premiers ont noué des contacts avec les deuxièmes afin de valoriser certaines de leurs parcelles actuellement en jachère ou en céréales. Il s’agit de surfaces ayant de bons potentiels pour la culture luzerne. Il a donc été convenu entre les deux parties que ces parcelles puissent être mises à disposition des éleveurs pour produire des fourrages à haute valeur alimentaire. En contrepartie, ceux-ci rendront à terme les parcelles utilisées avec un potentiel agronomique optimisé. En effet, un apport de matière organique (paille-fumier) sur ces parcelles est contractualisé. Cette entente présente aussi un bénéficie d’ordre environnemental puisque les surfaces concernées feront l’objet de pratiques agricoles alternatives susceptibles de préserver, voire d’améliorer, la qualité de l’eau sur les Aires d’Alimentation et de Captage (AAC). Au final, cette conjugaison d’intérêts  sert à la fois  l’élevage, la viticulture et la société.

Besoins spécifiques de mécanisation

La fédération des cuma des Charentes accompagne cette initiative en identifiant les besoins en mécanisation spécifique aux fourrages riches en protéines, telle que la luzerne. Le projet serait d’avoir à disposition une chaîne de mécanisation adaptée et les infrastructures nécessaires. Ceci pourrait donner lieu à la création d’une cuma. Un suivi du groupe des exploitations concernées est envisagé. Il est prévu des diagnostics de mécanisation individuels en vue d’une  stratégie de mécanisation partagée. Au programme  également : des rencontres d’expériences similaires dans d’autres régions, une étude sur la valorisation du fourrage grâce au séchage de bottes, des mesures technico-économiques sur la valeur alimentaire et la qualité du produit fini.