Déchaumeurs : le vrai poids des déplacements

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Déchaumeurs : le vrai poids des déplacements

Les déplacements entre l’exploitation et les parcelles représentent en effet un temps non négligeable.(©AdobeStock)

L’analyse des données enregistrées par les compteurs connectés montre combien le débit de chantier d’un déchaumeur est amputé par les temps de déplacement. Sur 195 interventions analysées, l’appareil a passé en moyenne 30 % de son temps d’activité sur la route.

Les valeurs de débit de chantier ‘à dire d’expert’ s’avèrent insuffisantes pour qui veut s’en servir pour organiser et prévoir au plus juste l’activité d’un nouvel investissement. Les déplacements entre l’exploitation et les parcelles représentent en effet un temps non négligeable. Dans le cas des déchaumeurs de 4 m, les experts évaluent les débits de chantier à 4 ha/h. Pour vérifier ces débits, le service agroéquipement de la fncuma a suivi, avec l’appui de Fabrice Maitrot, conseiller machinisme à la frcuma Bourgogne-Franche-Comté, une population de compteurs connectés Karnott sur une large palette de déchaumeurs.

Une analyse des débits sur 195 chantiers

Dans le but de chiffrer les débits de chantier réels, en tenant compte du temps passé sur la route, seules les activités correspondant à de vrais travaux sont prises en compte. De plus, certaines parcelles pouvant être traitées en plusieurs fois, c’est la surface travaillée du chantier plutôt que la surface de la parcelle elle-même qui est retenue.

Les tendances n’ont rien de nouveau : chacun sait que l’on perd moins de temps dans une grande parcelle en longueur que dans une parcelle petite et biscornue. Mais ici la différence est chiffrée. Ce sont autant d’éléments utiles pour mieux organiser les travaux et, dans une cuma, pour mieux arbitrer les ordres de passage entre adhérents. Se fonder uniquement sur l’ordre dans lequel arrivent les réservations peut conduire à multiplier exagérément les kilomètres sur route.

Nous avons repris les données de 195 chantiers effectués dans plusieurs cuma avec des déchaumeurs de 4 m, sur des surfaces allant de 0,7 à 32,5 ha, pour 8,2 ha en moyenne, le débit de chantier instantané atteint une moyenne de 2,8 ha/h.

Le travail au champ ne représente cependant que 70 % du temps d’activité de ces déchaumeurs, en raison des déplacements. Ces derniers s’élèvent en moyenne à 11,2 km (A/R). Ainsi, en calculant le débit de chantier sur la base du temps total de sollicitation des déchaumeurs, il tombe à 2 ha/h.

Un effet surface indéniable sur le débit de chantier

Intuitivement, on considère qu’une grande parcelle est favorable à la productivité. Dans le cas du déchaumage en 4 m, nos données le confirment, mais dans une proportion qui demeure modeste. En effet, le débit de chantier instantané passe de 2,5 ha/h à 3,1 ha/h, entre les chantiers de moins de 5 ha et ceux de 10 ha et plus.

graphique débit de chantier et surface travaillée

La surface travaillée a un effet non négligeable sur le débit de chantier

Entre ces deux catégories, les déchaumeurs gagnent 1,2 km/h de vitesse de travail. C’est un premier facteur de gain de temps. D’autre part, la distance à parcourir au sein de la parcelle pour chaque hectare déchaumé s’avère un peu plus faible quand la surface à travailler augmente. Elle descend de 3 km/ha dans les petits chantiers, à 2,8 km/ha dans les grands.

Dans une cuma, et même dans une seule exploitation, les déplacements se révèlent inévitables. Connaître leur coût exact permet de mieux réfléchir à un changement de pratiques, à une optimisation des ordres de passage entre adhérents, voire à des échanges de parcelles.

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