Enlever le couvert

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Enlever le couvert

En matière de destruction de couverts végétaux, aucune solution unique ne s’impose. Chaque situation est particulière: calendrier, succession culturale, type d’espèces, outils disponibles…

Tôt ou tard, le couvert végétal implanté par l’exploitant devra être détruit. Mais cela ne peut se faire n’importe comment. Quelques repères de Damien Brun, d’Arvalis – Institut du Végétal, présentés à l’AG de la fdcuma de la Vienne, le 17 janvier.

En matière de destruction de couvert végétal, le choix des armes est très ouvert. Damien Brun d’Arvalis – Institut du Végétal en a dressé la liste à Nieuil-l’Espoir, le 17 janvier lors de l’assemblée générale de la fdcuma de la Vienne. La démarche de destruction doit prendre en compte plusieurs données:  calendrier réglementaire, type d’espèces, type de sol, matériel disponible, temps disponible, sensibilité au gel…

L’arme du glyphosate

Damien Brun est longuement intervenu sur les techniques alternatives au glyphosate. Même si aujourd’hui, la destruction chimique est la technique la plus facile à mettre en œuvre et qui n’entraîne pas de dégradation de la structure du sol. L’agriculteur peut effectivement activer d’autres leviers. Mais aucun n’est exempt de contraintes.

L’arme mécanique

Ainsi, en matière de recours aux outils mécaniques, la destruction par labour est jugée est excessivement lente et coûteuse (40 à 50 €/ha en moyenne selon le type de sol et l’équipement). De ce point de vue, un outil à bêches roulantes sera moins coûteux, mais son action n’exclut pas des risques de repousses. Idem pour le broyage qui est la solution la plus utilisée et la plus facile à mettre en œuvre, mais dont l’efficacité est discutable en présence de certains couverts.

La destruction, via un outil à disques ou à dents, nécessite un sol ressuyé ou gelé. Et pour la famille des outils à dents, l’agriculteur peut craindre en plus un risque de bourrage si le dégagement entre les dents et sous le bâti est insuffisant.

Ajoutons dans cette panoplie d’outils mécaniques, le rouleau qui peut, ou non, être spécifique pour cette fonction (ex: rouleau Faca) et dont l’efficacité peut être redoublée par température négative selon les essais menés par Arvalis.

L’arme du gel

Enfin, certaines espèces, peu nombreuses, sont gélives. La sensibilité des couverts au gel en l’absence de roulage est très hétérogène d’une espèce à l’autre selon le développement du couvert.  Pour détruire un radis, une féverole de printemps ou une avoine de printemps, le thermomètre doit descendre entre -8 et -10 °. -13° seront nécessaires pour anéantir une avoine d’hiver, un colza ou une navette… A l’inverse, le niger ou le sorgho disparaitront dès -2 à 0°.

La destruction par le gel ne manque pas d’atouts: pas d’intervention nécessaire, pas d’herbicide utilisé, pas de dégradation de la structure du sol… Mais les aléas du climat rendent ce mode opératoire incertain. Sans surprise, les régions situées en bordure maritime sont moins sujettes aux épisodes de gel rigoureux susceptibles d’abolir le couvert.

Pas de réponse unique!

Damien Brun a conclu son intervention en mettant l’accent sur la destruction des flores difficiles en l’absence de glyphosate. Sauf à ne plus faire carrément de couverts, l’agriculteur devra envisager éventuellement un changement de système de culture, en modifiant pourquoi pas les enchaînements des cultures entre elles. Pourquoi ne pas réintroduire de l’élevage ou méthaniser?

Chaque situation étant particulière, aucune solution unique ne s’impose. Les agriculteurs qui veulent en savoir plus sur le sujet, pourront tabler sur le prochain salon Mécasol organisé par le réseau cuma, entièrement consacré aux couverts végétaux. Rendez-vous dans la Vienne le 26 septembre.    

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