En Gironde, partenariat entre Esat et cuma autour du compostage

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En Gironde, partenariat entre Esat et cuma autour du compostage

Benoît Puaud, directeur de l’Esat du Puch devant le tas de compost.

Dans l’Entre-Deux-Mers, l’Esat du Puch privilégie les cuma pour la mécanisation de ses vignes. Le partenariat a abouti à la création d’un atelier de compostage.

L’Esat (Établissement et services d’aide par le travail) a pour mission d’accueillir des travailleurs en situation de handicap. L’objectif est de préparer leur insertion sociale et professionnelle. Au sein de l’Esat du Puch (*), 37 ETP travaillent sur site, encadrés par une équipe éducative. Situé dans l’Entre-Deux-Mers, il dispose de 20 hectares de vignes. Les personnes accompagnées peuvent intégrer l’atelier de viti-viniculture, d’horticulture, d’entretien des espaces verts et prestations conditionnement. Une petite partie de la récolte de raisins est apportée en cave coopérative ; le reste est vinifié pour produire trois vins en AOP Bordeaux : blanc, rosé et rouge. L’exploitation ayant un objectif de rentabilité, la maîtrise des charges est primordiale.

L’Esat du Puch adhère à deux cuma

C’est dans cette optique de maîtrise des charges que l’Esat du Puch a adhéré à la cuma Quartier Saint-Romain en 2005 pour l’activité vendanges et effeuillage, puis à la cuma Pays de Gamage et de Lestage pour du petit matériel. Au-delà de l’aspect économique des adhésions en cuma, c’est le lien social qui motive Benoit Puaud, directeur adjoint de l’établissement. Selon lui, cette adhésion permet aux travailleurs de l’Esat du Puch de rencontrer et d’interagir avec d’autres viticulteurs.

Projet de compostage

Pour illustrer encore ce rôle de développement territorial et social, il évoque ensuite la réussite du projet de compostage au sein de l’Esat du Puch. Ce projet est né d’un souhait de supprimer la fumure chimique dans les vignes de l’exploitation. Les matières entrantes sont les déchets verts de l’exploitation (atelier espaces verts) mais également ceux de la déchetterie de Sauveterre-de-Guyenne, par une convention avec le syndicat intercommunal. L’Esat s’est rapidement retrouvé avec un volume de compost trop important (600 tonnes) par rapport à sa consommation (200 tonnes). Il a dû prospecter des clients potentiels.

Un épandeur dédié

Christophe Mirambet, président de la cuma des Jardins jetés, a immédiatement flairé la bonne occasion. Au final, ce sont sept adhérents de la cuma – dont cinq en AB —, qui ont signé une convention pour un volume annuel de 450 tonnes de compost. Celui-ci est épandu grâce à l’épandeur de la cuma (subventionné par le conseil départemental de Gironde) acheté pour cette nouvelle activité.

L’Esat du Puch aurait pu trouver un débouché industriel pour le compost, ce qui aurait facilité la logistique. Mais finalement, le choix de conserver un projet à l’échelle du territoire, la proximité de la cuma des Jardins jetés et de ses sept adhérents permet aux travailleurs de l’Esat d’interagir avec les viticulteurs locaux. Sans compter la montée en compétences lors de la réalisation des diverses tâches telles que le suivi de l’entrée de matière, la formation retournage d’andains, ou encore le chargement des remorques.

Du côté de la cuma des Jardins jetés, ce projet a abouti à la création d’une nouvelle activité ainsi qu’à une nouvelle adhésion. Tout le monde y gagne.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

*L’Esat est une structure gérée par l’association Voir Ensemble.