Dans le Lot, le glypho en débat à l’AG de la fédération des cuma

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Dans le Lot, le glypho en débat à l’AG de la fédération des cuma

Après le débat, le Challenge cuma, soutenu financièrement par le Crédit Agricole Nord Midi Pyrénées, a permis de récompenser 6 cuma pour un montant total de 6000€.

Glypho ou pas glypho? C’est la question qui a réchauffé l’ambiance au cours de l’assemblée générale de la fédération des cuma du Lot, organisée le 21 mai à Castelnau-Montratier-Sainte-Alauzie.

L’équipe a d’abord présenté le travail réalisé en 2018. A noter: une baisse des investissements des cuma par rapport aux années précédentes (2016 et 2017) qui avaient été très dynamiques en la matière.

Outre l’organisation de nombreuses démonstrations techniques, l’équipe a beaucoup travaillé au contact des jeunes, qu’il s’agisse de sensibilisation aux charges de mécanisation avec les futurs installés ou bien de découverte de la coopération avec les lycéens.

Philippe Rauly, président de la fdcuma du Lot, a souligné que la fédération devrait pouvoir intervenir également lors d’une demi-journée supplémentaire proposée aux futurs installés, sur la base du volontariat, en partenariat avec les JA.

Débat sur le glypho

Les nombreuses questions et remarques de la salle ont ensuite permis d’alimenter les échanges avec l’association Clac’Sol (Collectif lotois d’agriculture de conservation des sols, ou ACS).

“Le plus gros problème de l’agriculture, c’est la dégradation des sols” a résumé le président Jean-Christophe Alibert. “L’ACS, à ne pas confondre avec les TCS (techniques de conservation des sols), repose sur trois piliers: un non-travail du sol systématique, une couverture permanente et des rotations les plus longues possibles”, a-t-il expliqué.

L’association fédère une trentaine d’agriculteurs lotois (et des départements limitrophes) qui souhaitent “se tester” sur ces techniques.

Première question de la salle, première salve: “est-ce que vous anticipez l’interdiction du glyphosate?”.

Réponse du tac au tac: “aujourd’hui, globalement on ne sait pas s’en passer”, avant de nuancer: “ Sur certaines productions, cela fonctionne mieux que d’autres, et c’est d’autant plus compliqué lorsque le taux d’argile des sols est élevé”.

Toutefois, précisent les responsables de Clac’Sol, “nous utilisons le glypho à des doses très réduites, parce que nous travaillons sur les conditions d’application, le bas volume, sur les qualités de l’eau”.

“Ce que nous anticipons par contre, en cas d’interdiction, ce sont soit des molécules beaucoup plus chères, soit des associations de matières actives beaucoup plus dangereuses”, ont-ils souligné.

Jean-Christophe Alibert et Matthieu Brunet (adhérent à Clac’Sol et nouveau président de la cuma des Causses de Lalbenque)  ont aussi contredit les opposition bio/non bio, illustrée par la possibilité de détruire les couverts mécaniquement: “nous avons des adhérents en bio. C’est constructif: les bio regardent ce que nous faisons et nous regardons ce que font les bio. Il reste quelques limites à la destruction mécanique des couverts. Nous préférons par exemple une légère application de glyphosate à un labour sur prairie. »

« Nous ne nous interdisons rien, ni sur les phytos, ni sur le travail du sol en cas de besoin car l’objectif c’est bien de produire », ont-ils poursuivi. Mais l’usage des phytos est réduit au minimum.” L’AG s’est prolongée après le déjeuner par une visite d’une parcelle de l’exploitation de Guillaume Ratz, président de la cuma des Coteaux du Quercy et adhérent à Clac’Sol.

Challenge cuma

Le Challenge cuma, soutenu financièrement par le Crédit Agricole Nord Midi Pyrénées, a permis lors de l’assemblée générale de la fédération des cuma du Lot de récompenser les groupes suivants pour un montant total de 6000€:

6e prix : cuma des 4 horizons pour l’acquisition d’un déchaumeur à dents et à disques, pour affiner le travail du sol dans l’optique de le réduire

5e prix ex-aequo : cuma de Trebaix pour l’achat d’un semoir de semis direct et un rouleau

5e prix ex-aequo : cuma du Coucou pour son premier investissement, une ensileuse tractée

4e prix: cuma de Cajarc, pour l’achat d’un tapis de récolte à betteraves fourragères et l’achat d’un démêleur à pollinisateurs dans le cadre de l’anticipation d’un changement réglementaire lié aux phytos

3e prix : cuma des Côteaux du Quercy pour l’achat d’un semoir de SD

2e prix: cuma de Paunac Cazillac pour l’achat d’un vibreur à noix et d’une mini-pelle.

1er prix : cuma de Peyrilles pour l’achat d’un tracteur équipé d’un GPS, dans l’optique de gagner du temps et optimiser les opérations culturales