Les arbres font bon ménage dans les systèmes d’élevage herbagers. Y compris parce qu’ils bonifient la production fourragère. Un atelier technique du dernier salon de l’herbe présentait les enseignements d’études du réseau des Chambres d’agriculture. Les arbres restent de potentielles sources de revenus ou d’alternatives à la paille pour les litières. Mais une étude, dans les Hauts de France, notamment pointe les bénéfices de leur présence pour la prairie elle-même. « Les arbres ne diminuent pas le rendement du fourrage de la parcelle », assurent les conseillers présents à Nouvoitou (35). Si ce peuplement n’a pas de conséquence sur la production d’herbe, il induit en revanche un décalage dans le calendrier.
L’agroforesterie en contrepoids au changement climatique
Grâce à l’ombre et à l’humidité qu’ils génèrent, les arbres tamponnent en effet les excès climatiques. Cela se traduit ainsi : le démarrage végétatif et le pic printanier de production dans les prairies agroforestières interviennent plus tard qu’habituellement. Puis ces parcelles associant l’herbe et l’arbre maintiennent une meilleure productivité pendant l’été. Même en situation de canicule, « l’herbe reste plus verte sous les arbres », écrivent Justine Thomas et Arnaud Deltour, conseillers Chambre d’agriculture des Hauts de France. Ils résument : « La présence d’une prairie agroforestière dans une exploitation permet d’étaler la disponibilité en fourrage sur toute la saison. »
L’arbre génère un microclimat favorable à la prairie et aux animaux qui la pâturent
Les auteurs de l’étude réalisée sur 2021 à 2023 soulignent que « chaque année un effet est visible. » Néanmoins, le rôle de tampon des arbres s’exprime encore plus fortement lors des épisodes de canicules, fortes chaleurs soudaines ou période de sécheresse. Par exemple, ils constataient une différence moyenne de la température aux heures d’ensoleillement entre le système agroforestier et la prairie témoin de 2,6°C en 2023. Sur la période du printemps et de l’été 2022, cette différence s’élevait à 7,4°C.
Enfin, ce climat plus favorable autour des arbres bénéficie aussi aux animaux eux-mêmes. Moins exposés aux stress thermiques, ces derniers subissent moins de chute de leur productivité que s’ils pâturaient dans une parcelle sans ombre en parcelle.
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