Quand la cuma recrute 3 salariés en 5 ans

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Quand la cuma recrute 3 salariés en 5 ans

Camille Hébert, 29 ans, premier salarié arrivé en 2017, et Hugo Coron, 21 ans, dernier arrivé il y a six mois.

Sa croissance fulgurante est en phase avec les besoins des adhérents. En cinq ans, la cuma de la Vallée de la Joigne a recruté deux chauffeurs et un mécanicien, construit un bâtiment, développé son parc matériel et des prestations conduite. Rencontre.

Tout commence en 2017, quand Camille Hébert frappe à la porte de la cuma de la Vallée de la Joigne à Canisy (Manche). « J’avais un CAP et un BPREA en productions animales et j’avais monté un projet d’installation qui n’a pas abouti. Je suis du secteur, je connaissais la cuma. Je me suis proposé comme chauffeur. » Les adhérents se réunissent et, considérant leurs besoins en main-d’œuvre, décident de prendre le jeune homme à l’essai en CDD. Camille conduit les outils de la cuma. Il participe aux travaux des différentes fermes. « Nous nous sommes vite rendu compte qu’un bâtiment serait utile pour mieux organiser son travail », se souvient Guillaume Tirel, un des responsable de la cuma. La construction démarre en 2018. Très vite les responsables jugent bon de recruter un mécanicien qui valoriserait ce lieu au mieux. « Car nous avions quand même de bonnes factures pour l’entretien du matériel », poursuit le trésorier.

Cuma de la Vallée de la Joigne : de 78 000 à 572 000 € de chiffre d’affaires

En conséquence, la cuma normande recrute à nouveau en 2020, pour la mécanique et la conduite. En réponse aux besoins des adhérents, les prestations complètes avec chauffeur se développent alors fortement ainsi que l’offre en matériels. La cuma acquière une moissonneuse-batteuse, en intégrant des adhérents d’une cuma voisine intéressés, ainsi qu’un producteur de porcs cultivant 100 ha de maïs grain. Cet investissement précède une presse à balles carrées, deux tonnes à lisier à pendillards, un semoir pour le semis direct, une enrubanneuse. Entre 2015 et 2022, le chiffre d’affaires passe progressivement de 78 000 à 572 000 € et le nombre d’adhérents de 35 à 38.

Suite au départ du deuxième salarié au bout d’un an, la cuma se met en quête d’un nouveau mécanicien. En 2022, elle débauche finalement Basile Requier, qui travaillait alors dans une concession. « Au même moment, nous entendons parler d’Hugo Coron qui travaillait chez un des adhérents. Nous ne voulions pas le laisser partir et il y avait du travail à la cuma. Nous l’avons donc aussi recruté en CDD puis en CDI en décembre 2022 », raconte Guillaume Tirel. « Je suis également du secteur, indique Hugo. J’ai un CAP et un Bac Pro en productions animales. J’aimais les vaches. Mais en travaillant dans une ferme, j’ai réalisé que j’étais davantage attiré par le matériel. »

Le mécanicien de la cuma de la Vallée de la Joigne valorise les installations de la coopérative.

Un dynamisme qui donne envie

En quelques années, la cuma de la Vallée de la Joigne a donc formé une équipe de trois jeunes salariés à la fois efficaces et satisfaits. « Les adhérents n’hésitent pas à investir, le matériel est performant. C’est agréable, témoignent-ils. Nous avions peu d’expérience en arrivant. Pour autant ils nous ont fait confiance et nous ont donné des responsabilités dès le début. L’entente est bonne avec les agriculteurs et entre les salariés. Nous avons beaucoup de liberté, notre travail est reconnu, et on partage des compétences entre nous. »

« L’équipe est très motivée et autonome, confirme Guillaume Tirel. Recruter des salariés n’est pas sans risque mais, aujourd’hui, notre cuma est renforcée et c’était nécessaire. L’activité de certaines fermes s’est beaucoup développée et de nouveaux adhérents nous rejoignent. L’un d’eux nous a même félicité pour notre dynamisme qui lui a donné envie ! » La cuma est consciente du potentiel restant à développer. Malgré deux chauffeurs et un mécanicien venant en renfort pour la conduite, elle compte aussi sur les adhérents pour prêter main forte aux périodes de pointe. Mais dans l’immédiat, c’est une secrétaire qui vient d’être embauchée vingt heures par mois pour alléger la charge de travail en hausse du trésorier en organisant notamment des relevés mensuels d’utilisation des outils.

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