L’apprentissage, une opportunité pour les cuma

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L’apprentissage, une opportunité pour les cuma

L'apprenti apporte une plus value à l'entreprise.

L’équipe de la cuma de Sévérac-le-Château, dans l’Aveyron, vient d’embaucher un deuxième apprenti après une première expérience concluante. « Il faut s’investir, mais l’équipe y gagne », souligne Yannick Arnal, le président.

La cuma aveyronnaise de Sévérac-le-Château fait travailler une équipe de quatre chauffeurs, tous capables aussi d’entretenir les matériels. Ils ont désormais la responsabilité de former un jeune en apprentissage.

Au total, la cuma compte 130 adhérents. Les responsables ont fait le choix de privilégier le service complet pour une large gamme d’activités. C’est le cas par exemple du Mammouth, des broyeurs forestiers et de pierres, du semoir de semis direct, de l’épareuse ou encore des presses.

« Nous mettons également nos salariés à disposition des adhérents, sans les matériels de la cuma, mais cela reste ponctuel, précise Yannick Arnal, le président. Nous donnons priorité au service complet, avec tout ce qu’il faut : les matériels, les tracteurs, les chauffeurs et le carburant. »

Un premier apprenti motivé

Les responsables ont eu l’opportunité de prendre un apprenti : « Nous avions déjà eu des stagiaires, mais pas des apprentis. Nous avons un jour été sollicités par un jeune qui travaillait chez l’un de nos voisins mécanicien. Ce dernier cherchait un repreneur. » Dans l’incertitude, le jeune homme se tourne vers la cuma pour son apprentissage.

« Il connaissait déjà l’équipe et les services de la cuma. Nous savions qu’il avait de bonnes compétences à l’atelier. Nos chauffeurs, qui ont pas mal d’ancienneté, ont été d’accord pour s’occuper de lui. Nous, les responsables, avons donc géré l’administratif et les grandes décisions, mais au quotidien, c’est notre salarié le plus ancien qui s’est occupé d’organiser son travail. »

Apprentissage : des aides renforcées

Depuis la crise du Covid-19, les aides à l’apprentissage ont été renforcées, et ont été maintenues jusqu’à la fin de l’année 2022. Elles atteignent 5 000 € par an pour un mineur et 8 000 € pour un majeur. « On s’est aperçu du montant des aides une fois le contrat mis en place. Avec tout le travail qu’il fait, c’est du bonus. On ne chiffre pas ça, le temps qu’on y passe, mais c’est tous les jours », souligne Yannick Arnal.

« Prendre un apprenti, cela demande du temps, résume Yannick Arnal. Les chauffeurs auraient très bien pu me dire ‘‘on a du boulot, on ne va pas faire la nourrice en plus !’’ Mais ce jeune était motivé, et nos chauffeurs sont très contents de transmettre. Ils trouvent ça agréable, intéressant. ça les fait réfléchir sur leurs pratiques aussi. »

Contrat pro dans les landes

Ce jeune homme a finalement été embauché par le repreneur du mécanicien local. Mais la cuma a décidé de reprendre un apprenti dans la foulée. « Dans ce cas encore, sourit Yannick Arnal, la motivation est là ! Il s’agit juste de canaliser cette énergie. »

La présence des apprentis permet aussi à l’équipe de gagner en souplesse, notamment lors de la période estivale. « Nous devons à ce moment-là gérer à la fois les récoltes et les congés des salariés. Nous avons bien apprécié cette souplesse. »

Hervé Magescas, maître d’apprentissage du groupement d’employeurs Lateo, dans les Landes, le dit sans détour : « La finalité, c’est que Lucas puisse nous remplacer à temps plein. » Mais après un contrat de professionnalisation, le jeune ne s’est pas senti assez armé. Il faut dire que la diversité des exploitations d’élevage dans lesquelles il intervient au sein du groupement d’employeurs lui demande une large palette de compétences : entre les volailles, les bovins lait et viande, les cultures spécialisées, la conduite du tracteur, il faut savoir tout faire.

Le jeune homme a donc entamé un certificat de spécialisation tracteurs et machines agricoles à l’antenne de Mugron du centre de formation des apprentis (CFA) des Landes. Un an de formation réparti entre l’école et le groupement d’employeurs, qui a déclenché 8 000 € d’aides.

L’apprentissage pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre

« À 15 € de l’heure, on ne pouvait pas se permettre de prendre le temps de le former. Avec l’aide du gouvernement pour les apprentis, ce tarif est quasiment divisé par trois », indique Hervé Magescas. Former Lucas aujourd’hui nous permet de nous assurer pour l’avenir, en cas de coup dur… C’est très positif également pour lui car nous le formons pour nous, mais aussi pour les autres agriculteurs. Par la suite, s’il le souhaite il pourra aussi travailler ailleurs. »

C’est un sujet qu’Hervé Magescas juge particulièrement important pour répondre collectivement à la pénurie de main-d’œuvre agricole.

Contrat d’apprentissage ou de professionnalisation ?

Les deux contrats alternent formation théorique dans un établissement d’enseignement et formation pratique en entreprise. Le contrat d’apprentissage relève de la formation initiale alors que le contrat de professionnalisation relève de la formation continue. Les principales différences se trouvent dans les types et durées du contrat, l’âge et la rémunération du bénéficiaire.

Plus d’infos sur : entreprendre.service-public.fr/vosdroits/F31704

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