Nouvelles cartes en vue pour l’agriculture de précision

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Nouvelles cartes en vue pour l’agriculture de précision

Un tracteur Kubota équipé de capteurs Chouette.

Moisson, fertilisation azotée, crédit carbone, maladies de la vigne ou même cailloux indésirables, tout se gère cartes en main, comme le montrent ces exemples puisés dans l’actualité récente.

Anticiper pour piloter la moissonneuse

Les moissonneuses John Deere S7 bénéficient d’une régulation de l’avancement selon le volume de végétation mesuré devant la coupe. Elle emploie pour cela les images de deux caméras, mais également des cartes de biomasse de la parcelle issues d’images de satellites.

pilotage avancement moissonneuse John Deere S7

Des images de satellite complètent celles des deux caméras.

Cartographier le rendement avec une vieille moiss’-batt’

FarmTRX, distribué par Oria Agriculture, propose un kit de cartographie de rendement pour les moissonneuses-batteuses. Il faut juste que la machine dispose d’un élévateur à grain et d’une source de courant 12 V. Ensuite, les données se gèrent sur une application payante ou s’exportent vers une plateforme existante (format. shp ou. csv).

pose de capteurs Oria FarmTRX

Une installation simple.

La gestion de l’azote est intégrée

La plateforme Climate FieldView et le service de gestion de la fumure azotée Wanaka communiquent désormais. L’agriculteur peut ainsi plus facilement obtenir des cartes de modulation d’azote, et ensuite les comparer à ses cartes d’épandage réel ou de rendement.

cartes Bayer Climate Field View

A gauche la préconisation, à droite le réalisé.

Quelle biomasse avec le couvert ?

Be Api ajoute une nouvelle offre à ses services d’agriculture de précision. Carbo’N cartographie la biomasse des couverts d’interculture, en associant images de satellites et mesures à la parcelle. L’agriculture gère mieux ses intrants et justifie les données de son bilan carbone, en particulier s’il souhaite vendre des crédits.

Carte du carbone humifié

La carbone est lui aussi cartographié.

Kubota investit pour la vigne

Fin 2023, Kubota et Chouette ont annoncé une collaboration pour cartographier les parcelles de vigne à partir de capteurs et d’outils d’intelligence artificielle. Ils peuvent analyser les maladies, la vitalité des ceps ou les dommages liés au climat. La commercialisation de solutions concrètes ne devrait pas tarder.

Besoin d’une mise à jour ?

La cartographie, le guidage, l’Isobus, l’agriculture de précision… toutes ces notions commencent à se diffuser. Mais pour qui voudrait se mettre à jour facilement, le site suisse Agripedia a réalisé une synthèse très intéressante, titré « La technologie numérique dans l’agriculture ». https://themes.agripedia.ch/fr/series/la-technologie-numerique-dans-lagriculture/

sit d'information Agripedia

Les tutos de nos voisins suisses.

Parcelles et localisation pour gérer les prestations

Les cuma réalisant des prestations complètes pourraient regarder du côté de MyEasyFarm Contractor. Elle propose une gestion des chantiers et des parcelles de chaque client, une gestion des plannings des matériels et des salariés, un suivi en temps réel de la flotte de matériels, etc. D’autre part, elle communique avec plus de 50 consoles et avec les grandes plateformes (John Deere, Case IH, New Holland, Claas, Fendt, Massey Ferguson, Valtra…).

interface de MyEasyFarm Contractor.

L’interface de MyEasyFarm Contractor.

Où sont les rochers ?

L’entreprise américaine TerraClear a conçu un outil pour ramasser les grosses pierres éparses dans les champs. Pour faciliter le travail, elle propose de cartographier ces dernières. Les images prises par un drone sont analysées pour décompter les cailloux, les classer par taille et même proposer un itinéraire optimisé de collecte. Muni de sa « rock map », le conducteur de la ramasseuse de pierres voit ensuite sur l’écran à chaque pierre prise où se situe la suivante.

Quel matos dans les cuma d’à côté ?

N’oublions pas dans ce tour d’horizon myCuma Link, l’annuaire cartographique des cuma, pas nouveau mais qui s’enrichit chaque jour. Un clic sur la carte et il est possible de savoir quel groupe des environs possède la machine qui pourrait dépanner la Cuma, ou simplement pour demander un avis d’utilisateur. C’est aussi un moyen pour proposer à des groupes proches les services d’une machine en parc qui n’est pas saturée.

carte de Mycuma Link

Un exemple de recherche d’un tracteur dans l’environnement proche.

Syngenta scanne le sol en finesse

Le nouveau service Interra Scan de Syngenta consiste à cartographier les parcelles avec une technologie inédite, la radiographie passive. Le capteur passe à 60 cm au-dessus du sol. Créée par Soil Optix, elle se combine à des analyses de sol classiques pour fournir 800 points de mesure par hectare. Il en résulte des informations complètes, avec plus de vingt paramètres : texture, matière organique, éléments fertilisants, carbone, CEC, etc. Les cartes obtenues, disponibles sous format shp., isoXML, KMZ, json, et Xls, permettent ensuite à l’agriculteur ou à son conseiller agro de créer des cartes de modulation.

cartographie de parcelle avec Interra Scan

Le principe de la radiographie passive est très puissant.

De combien moduler la dose d’azote ?

Be Api a présenté aux 16es Rencontres Comifer-Gemas une longue série d’essais de modulation de la fertilisation azotée sur blé. Conclusion : « Les écarts de rendement entre les zones à faible et forte RU peuvent atteindre 40 q/ha au sein d’une même parcelle, toutes choses étant égales par ailleurs. La dose optimale d’azote varie entre les zones de potentiel jusqu’à 130 u/ha (amplitude moyenne : 44). » Dans ces conditions, la détermination de la dose optimale par zone doit selon Be Api intégrer trois éléments. D’une part les données agronomiques : niveau de RU, différenciation des objectifs de rendement, variabilité de la fourniture en azote des sols… D’autre part la pluviométrie de printemps (prévisions). Et enfin les prix de marché du blé et de l’engrais. Un exercice délicat !

distributeur d'engrais Sly Agriculture

Beaucoup de critères à prendre en compte.

Les meilleurs sols s’appauvrissent

Le service agriculture de précision de Terrena a comparé la fertilité de 3 070 sous-parcelles d’un même type de sol, classées en trois groupes selon leur profondeur. Résultat : « Les zones à potentiel plus élevé (plus profond) ont en moyenne des teneurs plus faibles en phosphore et potassium. Cela irait dans le sens du constat fait par les agriculteurs de la région, à savoir que la stagnation ou la baisse des rendements est surtout observée dans les meilleures parcelles ou meilleures zones des parcelles ». Explication donnée lors des Rencontre Comifer-Gemas : pendant des années, ces terres ont produit plus, donc exporté plus, tout en recevant la même fertilisation sur les autres, qui plus est en baisse tendancielle. Conclusion de Terrena : « Ceci milite pour favoriser le développement de la modulation des intrants en intra-parcellaire, en fonction du type de sol et du potentiel de rendement. »

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com.

La modulation est rentable à la cuma des Granitiers.

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer