Pas de bon boulot avec un éclateur au bout du rouleau !

Partager sur

Pas de bon boulot avec un éclateur au bout du rouleau !

L’éclateur est un organe qui demande une attention régulière sur l’ensileuse.

L’éclateur est une pièce stratégique de l’ensileuse pour le maïs fourrager. Avec le réglage de l’écartement, le degré d’usure de la dentition est un paramètre essentiel qui détermine la qualité du travail sur le grain.

C’est une somme… 3 500 € ou 5 000 €, voire un peu plus. Pourtant, engager de tels frais pour rénover un éclateur d’ensileuse ne devrait pas effrayer un gestionnaire d’activité. Car, pour chaque hectare mal traité, les conséquences économiques sont importantes pour un éleveur. Dans le cas assez représentatif d’un troupeau laitier de 70 vaches, nourries grâce à une trentaine d’hectares de maïs récoltés au bon stade, les experts s’accordent sur un ordre d’idée : entre un grain bien traité et un grain insuffisamment ouvert, le surcoût pour l’année représenterait environ 5 000 €, voire 10 000 €. Pour cette raison, les conseillers zootechniciens incitent à la rigueur vis-à-vis de la consigne de réglage de l’éclateur. Mais atteindre cet objectif est aussi tributaire du bon état de l’enveloppe des rouleaux.

Le déficit d’efficacité de l’éclateur coûte des milliers d’euros

« Savoir jusqu’où pousser la carrière de l’éclateur n’est pas une science exacte », concède Michel Seznec, expert ensilage du réseau des cuma dans l’Ouest. Particulièrement à partir d’un millier d’hectares avalé par l’automoteur, il faut surveiller l’organe. Une auscultation permet de vérifier l’agressivité de la dentition. Elle permet aussi de  détecter d’éventuels impacts sur les rouleaux. En cas de défaut, on le remplace.

« L’usure dépend de différents facteurs », avance Michel Seznec. Les conditions de récolte ou les rendements jouent beaucoup.

« Si l’on travaille sur du maïs versé, continue l’expert, on aura tendance à monter de la terre… » Même la génétique de la culture entre en ligne de compte. Un essai d’Elvup en 2019 en Normandie montrait qu’avec une même machine et les mêmes réglages, l’éclatement des grains de maïs pouvait être très différent d’une variété à l’autre.

« Donc s’il faut être plus ou moins agressif pour atteindre le niveau d’éclatement attendu, l’usure ne sera pas non plus la même », rebondit le spécialiste de l’ensilage, avant d’ajouter à la liste des facteurs le différentiel de vitesse de rotation entre les deux rouleaux. De base, celui-ci est souvent de 30 % ou 32 %. En option, il est possible d’appliquer par exemple 40 % de différence. L’effet sur la capacité de l’éclatement est positif. Mais ce choix érode en même temps la durée de vie des rouleaux.

Attention autour de 1 000 à 1 500 ha

Avec un éclateur âgé de 1 200 à 1 500 ha, Michel Seznec conseille aux éleveurs de « bien surveiller le grain dans l’ensilage » au moment de leur récolte. Et au-delà de 1 500 ha, il est grand temps, dans presque tous les cas, d’envisager sérieusement le changement des pièces d’usure. Ce n’est pas en pleine saison qu’il sera le plus opportun d’opérer une telle intervention. Certes, il reste la possibilité d’insister sur le réglage d’agressivité pour finir une campagne avec un éclateur un peu en bout de course. Mais l’expert préconise plutôt de ne pas hésiter à anticiper un peu le changement de pièce. Les milliers d’euros perdus à cause de l’amidon présent en surplus dans les bouses sont bien entendu à multiplier par le nombre d’élevages servis par la machine.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :