Et pourquoi pas recruter un ou plusieurs salariés ?

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Et pourquoi pas recruter un ou plusieurs salariés ?

Le recrutement d’un ou plusieurs salariés est un levier pour solutionner de nombreuses problématiques.

Si l’emploi, au sein d’une cuma, ne solutionne pas tout, il comporte néanmoins de nombreux avantages, per­mettant de résoudre plusieurs problématiques. Points de repères.

Recruter un ou plusieurs salariés est une question qui reste plus que jamais d’actualité. Un agriculteur sur deux partira à la retraite au cours des dix prochaines années. Si la dynamique d’installation dans les Deux-Sèvres est favorable, nombre de ces départs ne seront pourtant pas remplacés. Les structures agricoles vont s’étendre, au même titre que la charge de travail de ceux qui les gèrent. Évidemment, le recours à des collaborateurs ne constitue pas toujours la solution, en raison de l’alternance des charges fluctuantes au cours de l’année. Une unité de travailleur humain (UTH), qui correspond à l’équivalent d’un temps complet, s’avère souvent insuffisante d’avril à juillet, mais excessive de novembre à février. De plus, les exploitants n’ont pas tous les mêmes prédispositions pour devenir employeur. 

Pourquoi recruter un ou plusieurs salariés ?

Le premier avantage est de pérenniser l’activité de la cuma. Car des adhérents débordés dans leur exploitation, ne peuvent s’investir sereinement pour assurer le bon fonctionnement de la coopérative. De plus, si l’on sous-traite certaines activités de production à des prestataires, cela entraîne un désengagement au sein de la cuma.

Après des échanges avec les adhérents, qui ont pu exprimer leurs besoins, l’embauche d’un ou plusieurs salariés peut apporter des réponses satisfaisantes. Par exemple, des éleveurs souhaitant se consacrer à leurs exploitations peuvent décider de mutualiser les travaux de culture. Des groupes ont même délégué le suivi agronomique au salarié de la cuma. Le fait d’avoir un chauffeur sachant conduire du matériel occasionne des gains d’efficacité et de productivité, permet de réduire la casse, ainsi que les coûts de maintenance. En outre, en associant les compétences mécaniques d’un salarié à un atelier bien équipé, le coût sera largement rentabilisé. Le collaborateur peut même assurer, après accord des administrateurs, un volet de la gestion administrative de la coopérative. 

Comment procéder ?

Le premier enjeu est d’évaluer les besoins et les objectifs. Ensuite, les adhérents souhaitant qu’un collaborateur de la cuma soit mis à leur disposition doivent prendre des engagements, comme pour le matériel, sauf si les activités de la coopérative sont menées par le(s) salarié(s) en prestation complète et que le règlement intérieur le stipule. Enfin, les missions que la personne aura à mener devront être définies. Il est également essentiel d’identifier qui sera le supérieur hiérarchique, ainsi que son suppléant en cas d’absence. Ce sera lui qui indiquera les actions à mener, assurera le lien avec les adhérents, gérera les plannings, validera le temps nécessaire aux travaux et centralisera les doléances.

Il est également important de favoriser de bonnes conditions d’accueil et de vérifier, préalablement, que le salarié dispose de tous les outils nécessaires pour mener à bien sa mission. Le poste de chauffeur-mécanicien réclame un atelier équipé, aux normes (électricité, outillage) et isolé des intempéries. Une secrétaire a besoin d’un bureau, de matériel informatique, d’une connexion internet fiable. Le lieu de travail doit rester accueillant, propre, et disposer de sanitaires et d’un espace repas. 

Un chauffeur-mécanicien a besoin d’un atelier équipé et aux normes.

 Les points clés pour recruter un ou plusieurs salariés

La préparation 

  • Réaliser un diagnostic “Défi Emploi”.
  • Vérifier les conditions d’accueil (bâtiment/vestiaire/sanitaires/bureau/atelier).

Le contrat 

  • CDI ou CDD.
  • Temps plein ou partiel.
  • Annualisation, ou pas, du temps de travail.
  • Montant du salaire.

Les compétences 

  • Missions allouées.
  • Formation et expériences.
  • Connaissance du terrain.
  • Degré de responsabilisation.

Sachez aussi que la fédération peut vous accompagner dans chacune des étapes du processus de recrutement.

  • DÉFI Emploi.
  • Établissement de la fiche de poste et du contrat.
  • Réalisation du DUER (document unique de l’évaluation des risques).
  • Paie et suivi social.
  • Formation.
  • Conception de bâtiments en partenariat avec la Cavac.
  • Dérogation au temps de travail.
  • Webinaire emploi régional trimestriel.
  • Fin de contrat.
  • Partenariat avec le service juridique de la FNSEA.

L’option groupement d’employeurs

  • Elle doit être adoptée dans le cadre d’une assemblée générale extraordinaire (AGE).
  • Elle ne génère pas d’obligation de révision coopérative, ni de formalité particulière vis-à-vis du Haut conseil de la coopération agricole (HCCA).
  • Lors de la levée de l’option, la cuma devra préciser les règles de responsabilité applicables aux associés coopérateurs, ainsi que les critères de souscription.
  • Le règlement intérieur devra être complété à cet effet et un document unique d’évaluation des risques édité.
  • La coopérative doit transmettre à l’Inspection du travail, dont elle dépend, une note d’information, par lettre recommandée avec accusé de réception, comprenant les informations et documents prévus par le Code du travail. Rappel : la mise à disposition du salarié de la cuma, au bénéfice des adhérents, doit être prévue dans son contrat de travail.
  • Une convention de mise à disposition doit être conclue entre la cuma et chaque adhérent bénéficiaire, afin de préciser les obligations de chacun (tâches, compétences requises, durée de travail, équipement, etc.). Le salarié doit être inscrit sur le registre unique du personnel.
  • La cuma doit procéder à l’enregistrement des périodes ­d’emploi avec un relevé des heures travaillées. Celui-ci ­permettra d’établir une facturation spécifique.

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