Un coût de semis réduit de 30 % en TCS et 40 % en semis direct

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Un coût de semis réduit de 30 % en TCS et 40 % en semis direct

On estime que les coûts d’implantation diminuent en moyenne de 30% en TCS et de 40 à 50% en semis direct.

La frcuma du Grand-Est a proposé, le 25 avril dernier, une démonstration de trois semoirs polyvalents. L'occasion de revenir sur les coûts de revient de ces matériels, de l'organisation du chantier et de livrer quelques expériences.

En ce 25 avril, les agriculteurs ne sont pas encore dans leurs semis de printemps. Ils ont plutôt la tête à réfléchir à l’automne. En effet, à Hundling, en Moselle, trois semoirs polyvalents sont présentés pour comparer les outils et leurs coûts. Car en effet, la cuma hôte, cuma de l’Est Mosellan, est en pleine réflexion. Un meilleur équipement, c’est aussi un moyen de réduire ses charges de mécanisation.

Réduire ses charges de mécanisation, réduire le nombre de machines

Ce groupe d’une vingtaine d’adhérents travaille, via son GIEE, sur l’agriculture de conservation des sols. Dans la même veine, les agriculteurs veulent donc investir dans un semoir polyvalent. Ils cherchent un outil capable de semer aussi bien des céréales que des couverts. Après plusieurs échanges entre eux, leur choix se dirige vers un semoir à dents.

« Ce type d’outil correspond mieux à leurs sols un peu caillouteux, explique Quentin Van Camp, conseiller à la frcuma du Grand-Est. S’ils avaient choisi des disques, même si c’est plus précis, les frais d’entretien auraient été trop importants. Notamment au niveau de l’usure des disques. » Trois marques étaient présentes. Un semoir Weaving Lynx, un Aguirre TD 660 et un Megant 602 R. Tous de 6 mètres de large.

La traction, 30 % des charges

Le conseiller, qui est aussi l’appui technico-économique du groupe, a profité de ce rendez-vous pour donner quelques informations chiffrées. Notamment sur les économies de charges de mécanisation possibles. « On le sait, les charges de mécanisation représentent 30% du total des charges, lance le conseiller. Ces charges peuvent varier très largement selon la typologie des exploitations, l’appétence de l’agriculteur pour le machinisme, les techniques mises en places etc. C’est donc un poste où il est relativement aisé de faire baisser sa facture. »

Il illustre : « En TCS et semis direct, malgré le coût plus important du matériel, la réduction du nombre de machines permet de réduire les montants d’investissements/ha. De même, lorsque l’on se passe du travail du sol. Les besoins en puissance de traction diminuent. » Or, ces coûts de traction peuvent représenter plus de  30% des charges de mécanisation.

Réduire les dépenses de gasoil

Par ailleurs, avec un coût de la traction qui équivaut aujourd’hui à plus de 1 000 euros/cheval, l’économie d’un tracteur peut représenter une économie de 30 % des charges de mécanisation. De plus, « la réduction de la traction implique également une réduction dans les dépenses en gasoil. Celles-ci représentent 10% des charges de mécanisation (en fonction du type de cultures et du type de sol). Ainsi, si un céréalier consomme 100l de gasoil/ha/an en conventionnel, en TCS et semis direct, on estime qu’on économise entre 15 et 30l/ha et/an. »

Au final, moins de traction, implique une économie de gazole, moins d’usure, moins de casses et donc moins de charges. « On estime que les coûts d’implantation diminuent en moyenne de 30% en TCS et de 40 à 50% en semis direct, évalue Quentin Van Camp. Toutefois, c’est l’allégement du temps de travail qui impacte plus cette économie. » Selon lui, « déchaumer est deux fois plus rapide que labourer. C’est avec le semis direct que l’impact sur le temps de travail est vraiment marqué, avec un gain de 30 à 50%. » À cela s’ajoute une économie d’attelage et dételage.

Augmenter le débit de chantier

Mettre en face du coût de revient un seuil de rentabilité semble donc important. Mais les hausses du matériel sont constatées sur toutes les machines et outils. Les semoirs n’en sont pas exemptés. « En moyenne, c’est plus 26% pour les semoirs de semis direct, a constaté Quentin Van Camp. Ce qui implique une demande de réorganisation des groupes et des chantiers. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit ces dernières années. Les surfaces moyennes travaillées ont ainsi grimpé en passant de 600 ha en 2020 à 750 ha en 2022, soit une augmentation de 25% par rapport à il y a deux ans. »

Par ailleurs, les coûts de chantier sont différents entre un semoir en TCS de quatre mètres et un semoir semis direct en 12 mètres. Cependant, ils sont à mettre en perspective avec les débits de chantier. « On passe ainsi de 1.2 à 3 ha/h avec un semoir combiné, calcule l’animateur. Et de 4 à 8 ha/h avec un semoir de semis direct ou rapide, en fonction de sa largeur. » Les pistes pour réduire ses charges de mécanisation sont donc diverses.

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