Renouvellement de génération : un défi, des idées

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Renouvellement de génération : un défi, des idées

Les activités dynamiques sèment aussi l'avenir des cuma. Celle de Saint-Primel a mis en place un service de traction (©FCB).

Le sujet mobilise des questionnements dans les cuma de Bretagne. En assemblée à Elliant, le 8 décembre, les responsables finistériens ont rappelé par l’exemple que les solutions favorables au renouvellement de génération existent.

Sur les douze exploitants qui constituent la cuma de Catherine Louédec, dont elle est trésorière, « la moitié aura pris sa retraite dans cinq ans », constate-t-elle. D’où la pertinence du thème de travail retenu par la fédération des cuma de Bretagne pour ses assemblées départementales 2023. La nouvelle trésorière de la cuma de Saint-Primel (Saint-Evarzec) poursuit : « Moi-même, je suis la dernière installée. Ça fera déjà 16 ans. Les deux derniers jeunes qui se sont installés sur le secteur sont allés vers une autre cuma qui propose des services avec la main-d’œuvre. » Le témoignage démontre un besoin d’évolutions, tandis que le coordinateur de la fédération, Alain Laurec, pousse l’analyse : « Nous avons 170 cuma en exercice dans le Finistère. On constate un peu partout la difficulté de renouveler les responsables. »

Des idées pour faciliter la vie du trésorier de cuma

Face à cet enjeu, les réactions de la salle alimentent l’optimisme. « À Ploumoguer, nous venons de rassembler 45 exploitations dans une cuma et nous avons réussi à intégrer des jeunes. Ils sont responsables de machine. Ils entrent dans le bureau… En âge moyen, nous sommes sans doute à 35 ou 37 ans », témoigne par exemple le président de la cuma du Bout du monde.

Interventions à l'assemblée dans le Finistère sur l'adhésion en cuma

Catherine Louédec et jérémy Guillou partageaient leur expérience de la cuma le 8 décembre à Elliant.

Avec ses douze adhérents, la cuma de Saint-Primel a aussi enclenché des changements. « Nous avons créé un groupe traction il y a trois ans. » La trésorière évoque également la mise en place, non concluante, du suivi des matériels par boîtier connecté. Elle présente l’évolution dans la transmission des informations : La cuma s’est créée sa propre boîte mail, « où tout arrive désormais. J’ai demandé aussi à ce que le nom de l’adhérent et le matériel concerné soient mentionnés sur les documents quand quelqu’un va chercher des pièces pour la cuma. J’envisage enfin de créer un tableur partagé pour que chaque adhérent enregistre directement ses relevés de travaux », explique Catherine Louédec.

Les idées pour faciliter la tâche des trésoriers de cuma ne manquent pas. Elles s’adaptent à la grande diversité des groupes. Les chiffres d’affaires des cuma bretonnes, allant de 10 000 € à 1,6, M€, en attestent. « Nous avons des cuma où un duo se répartit le poste de trésorier. Un s’occupe des dépenses, l’autre des recettes », illustre encore le coordinateur de la fédération dans le Finistère.

« Ce tuilage m’a rassurée, c’était important. »

C’est depuis sa récente prise de fonction que l’agricultrice à Saint-Evarzec impulse particulièrement ces évolutions. Pourtant, « j’ai pris ce poste un peu par défaut au départ », avoue-t-elle. Fin 2022, son prédécesseur exprimant son souhait de passer la main, la cuma a pris le temps d’assurer la transition. « Toute l’année dernière, je l’ai accompagné pour voir comment ça se passe. J’ai apprécié pouvoir bénéficier de ce tuilage qui m’a permis de voir que je pouvais le faire. »

Enrubannage en combiné Goweil

Jérémy Guillou trouve à la cuma du Minez des services réactifs et performants, par exemple pour les récoltes fourragères (©FCB).

Acquisition d’assurance

Son voisin de tribune acquiesce quant au besoin de s’impliquer progressivement. Jérémy Guillou n’avait pourtant aucune appréhension à intégrer un collectif dynamique. « Tout le monde me connaissait et je connaissais la cuma du Minez. Sans qu’ils viennent me chercher ou que j’aille spécifiquement les rencontrer, cela coulait de source que j’y adhère. » Si sa première année est déjà une satisfaction, « par exemple avec la réactivité des chauffeurs pour la fauche », le nouvel adhérent n’avait pas souhaité devenir administrateur dès le de début. « Je voulais prendre mes marques. J’ai participé aux réunions mais sans entrer dans le conseil, pour voir comment ça se passe. » L’animateur rappelle à l’assemblée cette facilité de désigner des administrateurs stagiaires. Dans le département où l’adhésion à une cuma est soutenue dans le cadre de l’installation, les perspectives et les pistes pour relever le défi du renouvellement existent.

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