A croire qu’ils n’avaient pas suffisamment de métiers. Agronomes, éleveurs, comptables, mécaniciens, chauffeurs, gestionnaires, météorologues, tantôt managers, parfois cuisiniers ou encore commerçants… Les agriculteurs trouvent désormais une nouvelle corde à mettre à leur arc sur les réseaux sociaux.
En ces temps où la France doit canaliser ses chères têtes blondes confinées et où leurs parents doivent assurer la continuité des apprentissages, certains acteurs de la profession viennent à leur rescousse. Voilà quelques jours que, depuis leur cabine de tracteur, ils se muent en auteurs d’ouvrages pédagogiques.
Les agriculteurs s’essaient instituteurs
Pour trouver un sujet concret aux casse-tête mathématiques qu’ils proposent, ces enseignants en herbe ne sont pas allés chercher l’inspiration plus loin que leurs chantiers en cours.
Vincent Guyot, très prolixe sur les semis de betterave, demande par exemple pour quelle heure doit l’attendre sa famille ce soir alors qu’il est depuis 9 h sur son chantier de 16 ha. Quant à l’éleveur Antoine Thibaud, il s’inquiète de sa consommation de fioul par hectare, sachant que «je fauche sur 5,60 m de large à 17 km/h en consommant 20 litres de gasoil à l’heure.»
Au moins cett méthode devrait vite fournir des arguments contre la fameuse objection: «A quoi ça va me servir de calculer tout ça dans la vie?» que les parents ne manqueront pas d’entendre pendant cette période de télé-école.