« Ces matériels ont eu un gros impact sur ma qualité de vie »

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« Ces matériels ont eu un gros impact sur ma qualité de vie »

Christophe Cagnard et l’une de ses deux associés, Amalia Abeillé.

Que pensent les nouveaux installés des cuma ? Troisième témoignage de notre série consacrés aux jeunes installés en Dordogne avec Christophe Cagnard, maraicher à Castels.

Je me suis installé en 2014 sur 6,5 ha principalement en maraîchage diversifié. Je fais aussi un peu de noix, j’ai quelques surfaces en engrais verts, céréales, j’ai fait quelques prairies. Depuis février 2022, je me suis associé avec un couple. Ils sont en parcours d’installation avec DJA, avec les Jeunes Agriculteurs, et nous avons créé un Gaec. Eux sont en train d’acheter 8 ha un peu plus loin. Ce sont des trentenaires en espace-test agricole que j’avais encadrés que j’avais encadré par le biais d’un contrat avec Agrobio Périgord. Cette association émerge du fait que, même avec des salariés une partie de l’année, je ne parvenais pas à me dégager du temps, à lâcher du lest.

Moins de pénibilité pour les jeunes installés

Je suis entré à la cuma Virginie il y a peu de temps, il y a deux ou trois ans, essentiellement pour accéder à un petit tracteur de 100 ch muni d’une fourche. L’objectif est de rendre les travaux moins pénibles, typiquement la manutention des caisses et des palettes lors des récoltes. L’accès au matériel de la cuma, comme ce tracteur et sa fourche, ont eu un gros impact sur ma qualité de vie, je l’ai vu cette année. Cela a beaucoup épargné mon dos et mes épaules ! Ces matériels sont aussi plus récents et confortables que les vieux tracteurs avec lesquels les maraîchers travaillent habituellement.

Je suis allé à l’assemblée générale de la cuma l’année dernière et je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus de matos à disposition que je ne l’imaginais. Certes, une grande partie reste surdimensionnée par rapport aux besoins des maraîchers, mais on se penche actuellement sur une herse étrille. Le broyeur peut nous faire gagner beaucoup de temps. Je m’entends bien avec les adhérents, et ils m’ont indiqué qu’on pourrait tout à fait, à trois ou quatre, monter une section maraîchage.

J’ai un collègue qui a acheté un Toutilo (un engin autoporteur électrique pour faciliter les opérations culturales – aussi bien manuelles que mécaniques – en maraîchage, ndlr), et cela pourrait s’avérer intéressant en cuma. Les difficultés, pour l’instant, reposent sur le fait que nous sommes éloignés géographiquement, entre 10 et 15 km en moyenne. Mais aussi sur le fait que nous travaillons tous sur les mêmes productions. Nous recevons nos plants le même jour par exemple. Mais c’est à réfléchir. Si nous nous spécialisons, et si nous arrivons à déplacer ces petits matériels sur remorque, cela pourrait fonctionner.

L’importance des expériences

À un jeune qui souhaite s’installer – en maraîchage, mais aussi sur tout type de productions, même dans un cadre familial –, je conseillerais de se former le plus possible. Pour ma part, j’ai fait un BPREA et six semaines de stage. C’est un peu aller au casse-pipe. Le mieux, c’est sans doute de tenter le salariat, de multiplier les stages et expériences sur une année complète dans des exploitations différentes, d’organiser une transmission avec un agriculteur.

Mon deuxième conseil serait de ne pas négliger la qualité des terres. En maraîchage, beaucoup s’installent sur de petits bouts de terre dont personne ne veut, sans irrigation, avec peu de potentiel. Cela demande trois fois plus d’énergie, alors que l’installation est déjà un moment qui demande beaucoup de ressources.

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