« Réfléchir collectivement à l’agriculture de demain »

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« Réfléchir collectivement à l’agriculture de demain »

Dorian Gauthier, éleveur laitier à Saint-Geniès, en Dordogne.

Que pensent les nouveaux installés des cuma ? Deuxième témoignage de notre série consacrés aux jeunes installés en Dordogne avec Dorian Gauthier, éleveur laitier à Saint-Geniès.

J’ai rejoint mon oncle sur l’exploitation le 11 mars 2020. Lui-même était exploitant depuis 2007. Les deux productions historiques sont le lait et le tabac. Lorsque je me suis installé nous avons décidé d’arrêter le tabac, trop gourmand en main-d’œuvre, et d’augmenter le troupeau laitier de 20 à 60 vaches laitières. Le nouveau bâtiment avec salle de traite et aire paillée devrait être achevé dans les semaines à venir. L’exploitation compte également 105 ha, essentiellement dédiés aux cultures fourragères, dont 24 ha de /maïs ensilage.

Un nouveau bâtiment

Mon oncle était déjà dans la cuma de Saint-Geniès pour l’épandeur à fumier et le plateau à fourrage. Depuis mon installation, nous utilisons d’autres matériels, notamment le semoir à maïs six rangs Monosem acquis l’année dernière, mais aussi le nouvel épandeur à fumier avec système de pesée, le broyeur, les déchaumeurs, la benne dont je suis responsable ou encore l’épareuse avec tracteur et chauffeur.

Avec le nouveau bâtiment nous avons réalisé un gros investissement. Nous ne pouvons nous permettre d’acheter du matériel en parallèle. La cuma nous permet d’accéder à des outils modernes et performants que nous ne pourrions pas avoir en propre. Au-delà de l’aspect matériel, la cuma me permet de garder l’esprit ouvert. Je me suis engagé dans le conseil d’administration de la cuma de Saint-Geniès. À travers les réflexions sur les investissements à venir, c’est un lieu qui permet de réfléchir collectivement à l’évolution de nos pratiques, notamment vis-à-vis du changement climatique.

Un jeune qui s’installe doit déjà gérer l’investissement autour des bâtiments de ferme, du foncier et parfois même du bâtiment d’habitation. Ce dernier point est une vraie problématique ici dans le Périgord noir. Dans cette situation, les capacités d’investissements dans du matériel sont assez limitées et le système cuma permet d’avoir accès à des machines à moindre coût.

Réfléchir son investissement

Par contre il ne faut pas foncer tête baissée et prendre des parts dans tous les équipements de la cuma. Car ensuite il faut payer sa part même en cas de faible besoin. Le mieux est de bien réfléchir en amont à ce qui sera vraiment utile.

Au quotidien, le fait d’avoir accès à des matériels de taille plus importante que ce nous pourrions avoir en propre permet d’augmenter la productivité et de gagner du temps. Depuis que nous utilisons le semoir six rangs de la cuma, nous mettons deux jours pour semer le maïs. Avant nous avions un semoir quatre rangs sur l’exploitation et les semis s’étalaient sur quatre à cinq jours. Nous faisons le même constat avec la benne et les épandeurs de grande capacité de la cuma. Dans notre terroir très vallonné, ces matériels diminuent de manière significative le temps passé sur les routes lors des récoltes ou des épandages.

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