[Moissons 2025] Fortes chaleurs et prévention : les gestes qui sauvent

Partager sur

[Moissons 2025] Fortes chaleurs et prévention : les gestes qui sauvent

Découvrez tous les conseils pour lutter contre les fortes chaleurs dans l'agriculture. (Crédit : Entraid Médias)

Nicolas Boizumeau est conseiller en prévention des risques professionnels au sein de la MSA Sud Aquitaine. Voici ses conseils pour prévenir les risques en agriculture en cas de fortes chaleurs, pour les agriculteurs eux-mêmes et leurs salariés. 

Quelques conseils pratiques en cas de fortes chaleurs dans l’agriculture, avec Nicolas Boizumeau est conseiller en prévention des risques professionnels au sein de la MSA sud Aquitaine.

Que se passe-t-il en cas de « coup de chaud » dans l’organisme ?

Pour résumer, le corps qui monte en température évacue la chaleur en augmentant sa fréquence cardiaque et avec la transpiration. Il a besoin d’une accalmie pour pouvoir « évacuer » cette chaleur.

En termes de prévention, tout le monde est-il au même régime ?

Tout à fait. La seule différence, finalement, c’est que les agriculteurs ne sont pas obligés d’appliquer le cadre réglementaire, dans ce cas le Code du Travail, pour eux-mêmes. En tant qu’employeurs de main d’œuvre, par contre, ils ont une obligation de préserver la santé et la sécurité des salariés qu’ils font travailler.

Mais physiologiquement, c’est la même chose pour tout le monde. Les bonnes pratiques sont utiles et, permettent d’éviter les accidents et de réduire le stress corporel. C’est bénéfique à tous.

Dans le secteur agricole, quels sont les « gestes qui sauvent » en cas de fortes chaleurs ?

En termes de prévention, le premier principe est d’éviter la situation dangereuse. En clair de reporter l’intervention à un autre moment. C’est ce que font les agriculteurs lorsqu’ils s’organisent pour commencer les opérations tôt, les interrompre pendant quelques heures lors du pic de chaleur, et reprendre plus tard dans l’après-midi, la soirée et la nuit.

La difficulté, lors des moissons ou d’autres opérations culturales comme le castrage du maïs, est que l’opération doit s’effectuer à maturité, et qu’il y a de gros volumes d’activité à effectuer en un temps limité. Ce n’est donc pas toujours possible. Dans ce cas-là, on passe à une évaluation du risque pour minimiser l’exposition, en appliquant le principe de précaution.

Pour les fortes chaleurs, cela passe par le fait de s’assurer que les travailleurs s’hydratent régulièrement, qu’ils ont accès à de l’eau fraîche ou tempérée, si besoin en organisant des ravitaillements ou en installant une glacière en cabine.

La température d’absorption idéale se situe autour de 15°C. Si l’eau est la température de la cabine, il n’y a pas d’effet désaltérant.

Et la clim, pour les fortes chaleurs ?

Bien sûr, les cabines des agroéquipements sont aujourd’hui climatisées pour la plupart. Dans ce cas, attention aux chocs thermiques.

Dans l’idéal, il ne doit pas y avoir de décalage de plus de 5°C entre l’intérieur et l’extérieur de la cabine. Le choc thermique, en soi, est aussi un stress physiologique. Là encore, l’idéal est de rehausser graduellement la température de la cabine avant de sortir.

Ensuite, les mesures pour réduire l’exposition, cette fois lorsque l’on travaille en extérieur, sont classiques. Pour éviter les brûlures liées à l’exposition au soleil, il faut préférer le port de tenues couvrantes, à machines longues, de casquettes, lunettes de soleil et appliquer de la crème solaire à fort indice sur les zones non-protégées.

Il s’agit à la fois d’éviter les brûlures, mais aussi de réduire le risque de développer des cancers de la peau.

Dans les hangars ?

À l’intérieur des bâtiments agricoles, type hangar, le mieux est de privilégier la ventilation naturelle. Et sinon d’installer des ventilateurs.

Les conseils en cas de fortes chaleurs dans l’agriculture sont, notamment, de prendre des pauses. Qu’elles deviennent aussi plus fréquentes pour aider l’organisme à réguler la chaleur. Bien sûr, plus on fait d’effort intense, plus ces pauses doivent devenir fréquentes. Elles n’ont pas besoin d’être longues, mais cela signifie qu’il faut prévoir des zones de pauses tempérées facilement accessibles, où l’on peut boire -il faut boire avant d’avoir soif-, où le corps peut revenir à la normale, trouver une accalmie pour faire baisser le rythme cardiaque.

Le service de santé au travail en agriculture de la MSA propose des documents par filière.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Séries Évenement

Lance la vidéo !
Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer