Amélie Guillot, viticultrice dans le Jura : « Moins de pression foncière, c’est aussi moins de difficulté pour s’intégrer »

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Amélie Guillot, viticultrice dans le Jura : « Moins de pression foncière, c’est aussi moins de difficulté pour s’intégrer »

Originaire de l'Yonne, Amélie Guillot est viticultrice dans le Jura depuis 30 ans. (© Entraid)

Originaire de l'Yonne, Amélie Guillot est viticultrice dans le Jura depuis 30 ans. Adhérente à la cuma des Baudines à Arbois depuis 2009, elle déroule un parcours d'épanouissement professionnel sans accroc.

Les parents d’Amélie Guillot ne sont ni agriculteurs, ni viticulteurs. Malgré tout, elle choisit ce secteur très jeune parce qu’elle ne se voit pas « faire autre chose ». Retour sur le parcours de cette viticultrice installée dans le Jura.

Viticultrice dans le Jura par coup de foudre

Dès le départ, même si les vendanges au lycée de Beaunes se font sous la pluie, c’est le coup de foudre. « J’ai su très tôt aussi que je voulais m’installer et devenir viticultrice dans le Jura. C’est une région où l’élevage et la viticulture se mélangent. Où on va filer un coup de main à son voisin spontanément. Ce n’est pas le cas partout ! D’ailleurs, ce que je ne peux faire seule, un homme ne pourrait pas non plus le faire seul. Je n’ai pas eu de difficulté particulière liée au fait d’être une femme. Les administrations et institutions ont plutôt essayé de m’aider. Et j’ai une grande capacité à ne pas m’occuper de ce que pensent les autres », dit-elle en riant.

« Il y a sans doute aussi le fait qu’à l’époque où je me suis installée, des hectares, dans ce secteur, il y en avait plein. C’est un de mes camarades de promotion du Brevet de technicien agricole qui m’a appelée pour me parler de ces deux hectares à vendre. Personne n’a vu d’inconvénient à ce que je m’installe. Je pense qu’homme ou femme, ce qui fait grincer les dents quand on s’installe, c’est la pression sur le foncier ».

Les mêmes frustrations que les agriculteurs

Ses frustrations professionnelles rejoignent celles de tous les agriculteurs : « l’âge ! les douleurs ! » Au quotidien, son mari, Alain, par ailleurs céréalier, monte sur le tracteur.

Avec trois autres adhérents de la cuma, Amélie fait aussi appel à un salarié mis à disposition par un groupement d’employeurs départemental. « Petit à petit, je me fais à l’idée du salariat. Je n’ai pas l’âme « ressources humaines », mais nous avons beaucoup de chance, car le salarié du groupement d’employeurs, Jean, est un agriculteur, il réfléchit comme nous ».

La viticulture pourrait-elle être également un secteur légèrement moins traditionnel que le reste de l’agriculture ? « Peut-être », concède-t-elle.

« Toujours est-il que chez nous, les installations de femmes commencent à se faire naturellement. À la cuma aussi, ça se féminise doucement. C’est la meilleure manière que cela se fasse ».

100 % femmes ?

L’anecdote fait rire Amélie Guillot : « Une amie vigneronne m’a conviée un jour à un salon des vins ‘au féminin’. Eh bien, je n’y retournerai pas ! Nous nous y sommes senties très mal à l’aise, contrairement aux salons classiques, qui sont très pros, mais décontractés ».

Après 30 ans à travailler dans ses vignes, dans un milieu très masculin, « je me suis adaptée, et sans difficulté. Je n’aime rien tant qu’être seule dans mes vignes. Et avec la cuma, j’ai vécu de magnifiques moments en collectif », résume-t-elle.

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