Associer un colza avec un couvert de légumineuses gélives n’est pas une innovation. Pourtant, Terres Inovia tente de remettre au goût du jour la technique en insistant sur les bénéfices. L’objectif est de maintenir les surfaces emblavées et la production de colza dans l’Hexagone. La technique du colza associé présente trois grands avantages.
Colza associé : trois avantages
Que les motivations de l’agriculteur soient liées à la maitrise des dégâts d’insectes, la couverture du sol ou l’économie d’azote minéral, le colza associé répond à ces trois enjeux majeurs. « C’est aussi un moyen d’obtenir rapidement un colza robuste dès l’automne », ajoute Stéphane Cadoux, ingénieur chez Terres Inovia. Le principe est bien de semer du colza à la densité habituelle accompagné de légumineuses gélives.
Dès l’automne, les intérêts sont notables. « On remarque une hausse de la concurrence entre les adventices, une diminution des dégâts des insectes ainsi qu’une croissance plus dynamique du colza, liste l’ingénieur. Et bonus, on constate une restitution de carbone et d’azote pour la culture et celle présente l’année suivante. »
Concurrence bénéfique
Ces bénéfices sont possibles grâce à la biomasse présente. « Lorsque le colza atteint une biomasse de 1 kg/m² à l’entrée de l’hiver, on sait que la biomasse de la légumineuse y sera ajoutée, précise Stéphane Cadoux. Il n’y a donc pas de pertes pour autant. » En effet, la concurrence se fait au détriment des adventices et non du colza. Résultat, l’agriculteur réduit les doses d’herbicide, surtout lorsque les légumineuses choisies sont assez sensibles.
À l’automne, grâce au couvert associé, les ingénieurs de Terres Inovia ont noté une diminution des dégâts d’insectes. En effet, les ingénieurs ont compté plusieurs années de suite le nombre de larves sur les colzas en automne et ce chiffre est moindre par rapport à un colza seul. « Il y a peut-être un effet dilution grâce au couvert, reconnaît l’ingénieur. Mais on peut aussi constater une meilleure résistance à ces ravageurs. »
Avantages du colza associé : la réduction d’azote
Grâce aux légumineuses, la dynamique de croissance de la plante est beaucoup plus intense. La robustesse des colzas est alors améliorée. « Le colza est donc moins sensible aux insectes, mais aussi plus résistant au gel », poursuit Stéphane Cadoux. Toutefois, pour obtenir un tel résultat, il faut que les légumineuses gélives se développent rapidement.
Enfin, les études menées par l’institut technique indiquent une meilleure performance du colza. Les agriculteurs peuvent espérer réduire la dose d’azote apportée lorsque la plante est associée à une légumineuse. « Pour un même rendement, l’agriculteur peut réduire la dose d’azote apportée de 30 à 40 kg/ha, annonce l’ingénieur. En estimant une dose de base de 300 kg/ha. La réduction dépend surtout de la légumineuse compagne. » Le colza est capable de profiter de la dégradation des parties aériennes des légumineuses.
Trouver le bon compagnon
Pour une réussite de cette association, l’enjeu est de trouver la plante compagne idéale aux conditions pédoclimatiques de la parcelle. Ainsi, il faudra favoriser la féverole si le sol est plutôt hydromorphe afin d’avoir davantage de biomasse racinaire. Dans ce cas, il faudra prévoir deux semis assez rapprochés.
En revanche, la gesse et le trèfle sont plus faciles à s’éliminer si le gel est peu conséquent. Enfin, si les périodes froides ne suffisent pas à mettre K.O. les légumineuses, la solution de désherbants chimiques peut toujours être adoptée.
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