Le choix de la forme cuma s’impose naturellement au petit groupe, qui prend par ailleurs conseil auprès de la cuma de Guizerix. Au sein de cette dernière, certains administrateurs n’hésitent pas à donner un peu de leur temps pour aider et appuyer les choix de nos nouveaux cumistes.
Du matériel simple pour se faire la main
Un groupe ne se lançant pas comme ça, pas mal de travail en amont fut nécessaire avant la création de la cuma de Bonrepos. Joël Dubarry, le président, lance même d’un air amusé, «avec toutes ces réunions, on s’est vus tout l’été !» Début 2004, les premiers matériels arrivent. Les besoins sont simples : du matériel de travail du sol que les adhérents n’auraient pu acheter seuls. Un déchaumeur et un décompacteur qui accueilleront avec eux avant la fin de l’année une herse étrille, ainsi que trois autres matériels. La machine est lancée ! Les matériels sont logés «chez l’habitant», mais l’arrivée d’un épandeur à fumier et d’un rouleau l’année suivante font vite poser la question de la structuration de la cuma autour d’un hangar.
Une cuma jeune
L’acquisition d’un terrain à la commune pour la construction du hangar de la cuma est une aubaine pour les adhérents. Le matériel pourra dès 2006 être logé en un seul et même endroit. Les adhérents mettent même en place des corvées pour réaliser le bardage à moindre frais. Par conséquent, les adhérents peuvent se permettre d’ancrer un peu plus leur coopérative dans le paysage en faisant réaliser une fresque peinte par un artiste sur l’extérieur du hangar. Cette nouvelle organisation aidant le développement, de nouvelles sections se créent et attirent l’attention des jeunes, rendant cette structure encore plus attrayante et dynamique.
Aujourd’hui, la cuma compte une vingtaine d’adhérents, soit deux fois plus que lors de sa création. Les jeunes agriculteurs de la commune (et des environs) bénéficiant de matériel performant, et étant accueillis comme il se doit par les plus anciens, ont désormais pris place au conseil d’administration et s’investissent dans les décisions de leur structure. En effet, avec une Sau moyenne de 70 ha et les crises successives que l’on connaît au sein de tout type d’élevage dans la région, les agriculteurs pensent bien volontiers à la cuma avant d’investir en propriété.
Des liens inexistants sans la cuma
Nadine et Isabelle sont respectivement secrétaire et trésorière, et ne tarissent pas d’exemples positifs concernant le côté humain et «copain» de leur cuma : «Nous pressons du foin pour notre voisin et inversement» explique l’une, tandis que l’autre renchérit : «Si l’un d’entre nous est malade, un autre membre de la cuma ira donner un coup de main, chose inenviseageable avant.» Un réseau d’entraide qui s’est mis en place spontanément, toujours avec cet esprit «bande de copains».
Des projets plein la tête
Le côté convivial est très important, et les adhérents ne manquent jamais une occasion de se rencontrer. Les rendez-vous ne sont jamais fixes, mais ici, on se rencontre au moins deux fois pour fixer les prix, une fois pour l’assemblée générale et une fois lors d’une journée entretien du matériel. Et à chaque fois, pendant que les jeunes (et moins jeunes !) ont les mains dans le cambouis ou le nez dans les papiers, Nadine et Isabelle, aidées par quelques amies, préparent un bon repas où les adhérents sont conviés avec femmes et enfants. Des moments de convivialité où tous peuvent se retrouver. C’est ainsi qu’à Bonrepos, le jour de l’AG, il y a plus de présents que d’adhérents !
Joël, président de la cuma depuis sa création, confie que l’important pour lui, c’est de pérenniser cette structure. L’implication des gens est très importante et la convivialité que ce groupe a pu créer y est pour beaucoup. Dans quelques années, se posera la question du renouvellement des membres les plus anciens, mais un tel climat permet aux jeunes d’avoir envie de s’investir.
A l’heure d’évoquer les projets, à Bonrepos, on ne manque pas d’idées : un semis-direct pour répondre aux nouvelles obligations agro-environnementales des couverts végétaux, une nouvelle herse étrille, une aire de lavage… Mais on reste toutefois lucide. Le semis-direct se fera certainement en intercuma pour partager un peu plus les coûts, et une session de formation où seront conviés tous les adhérents sera mise en place dans le courant de l’année. Et à plus court terme, s’il fait encore mauvais temps, Nadine et Isabelle proposent un après-midi crêpes ! Ça vous dit ?
La cuma de Bonrepos en chiffres
Création de la cuma de Bonrepos | 2004 |
Nombre d’adhérents à la création | 10 |
Nombre d’adhérents aujourd’hui | 20 |
Age moyen des adhérents | 40 ans |
Sau moyenne des adhérents | 70 ha |
A lire et télécharger, le numéro complet de votre édition spéciale départementale Hautes-Pyrénées.