Circuits courts : est-ce toujours intéressant de se lancer ?

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Circuits courts : est-ce toujours intéressant de se lancer ?

La demande en produits issus des circuits courts évolue mais ne baisse pas.

Après l’engouement pour les produits locaux connu pendant la pandémie, les consommateurs semblent désormais plus frileux pour leurs dépenses alimentaires, sous l’effet de l’inflation. Comment tirer son épingle du jeu en cas de commercialisation en circuits courts ?

Comme toute exploitation agricole dans le contexte économique actuel, les exploitations qui commercialisent leurs produits en circuits courts, qu’ils soient transformés ou non, pâtissent des hausses de prix. Celles-ci touchent notamment les aliments : +26 % pour l’aliment porc en avril 2023 par rapport à avril 2022 et +24 % pour l’énergie.

Conjoncture compliquée, mais pas forcément pour les circuits courts

Côté consommateurs, les prix à la consommation pour l’alimentation ont augmenté de 15,9 % en mars 2023 sur un an. Dans ce contexte, les ménages s’adaptent. Ils achètent moins en volume. Et ils se tournent plus facilement vers des produits moins chers (premiers prix ou marques de distributeurs, par exemple).

Mais pour les circuits courts, la conjoncture semble être moins défavorable. Selon le baromètre Pourdebon.com 2022 mené par Kantar, “61 % des Français déclarent avoir consommé des produits issus des circuits courts au moins une fois par mois en 2022”. Dans le trio de tête des produits les plus consommés : les fruits et légumes (77 %), le fromage (50 %) et les viandes (47 %).

Si des difficultés individuelles peuvent exister, l’enquête menée par le RMT (Réseau mixte technologique) alimentation locale se veut plutôt rassurante. Il n’est pas constaté de baisse généralisée des ventes en circuits courts par rapport à 2019. Et si baisse il y a, les causes peuvent être multiples et relever de situations individuelles qui ne touchent ni un produit en particulier, ni un mode de commercialisation spécifique. Si les consommateurs modifient effectivement leurs comportements d’achats, certains achètent désormais plus fréquemment en circuit court. Cela constitue une bonne nouvelle pour les producteurs concernés. La demande en produits locaux est donc toujours là, mais elle évolue.

Maîtriser ses coûts et s’adapter à la demande pour mieux vendre

Face à ce constat de demande en produits issus des circuits courts qui évolue mais ne baisse pas, l’important pour un producteur déjà engagé dans ce mode de commercialisation, ou qui l’envisage, est de bien connaître son marché et sa clientèle. Savoir faire des produits de qualité ne suffit pas. Encore faut-il savoir les vendre et trouver son marché ! Cette partie, souvent négligée par les producteurs, est essentielle pour pérenniser son activité. Un produit ne se vend pas seul, aussi bon soit-il.

Un autre levier de réussite pour la commercialisation en circuits courts est la maîtrise de ses coûts. Les coûts de production ont augmenté pour toutes les productions en un an. Calculer son coût de production et maîtriser sa marge commerciale sont des moyens efficaces pour s’en sortir en cas de conjoncture économique chahutée. En circuits courts, il est important de pouvoir se dégager du temps (ou déléguer) pour évaluer point par point les postes de charges qui peuvent être rationalisés.

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