Couveuses et espaces test de Pays’en Graine

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Couveuses et espaces test de Pays’en Graine

Vitrine de la production des espaces-tests lors de l’inauguration de celui de Sainte-Alvère.

De nombreux jeunes non issus du monde rural souhaitent créer ou reprendre une exploitation agricole. Mais par manque de pratique, par méconnaissance du milieu, ils se heurtent souvent à quelques difficultés.

Pays’en Graine est une association créée en 2014 qui regroupe des acteurs pluridisciplinaires. Elle accompagne la mise en œuvre de projets agricoles durables, en priorité en agriculture biologique. Elle coordonne, anime et gère des espaces-tests agricoles répartis sur le territoire périgourdin. L’hébergement fiscal et juridique de l’activité est assuré par la couveuse BGE 24, grâce à un contrat Cape (contrat d’appui au projet d’entreprise). Ce contrat de 12 mois, renouvelable deux fois, permet de conserver les revenus sociaux.

Professionnalisation et accompagnement

Selon Emmanuel Marseille, directeur d’Agrobio Périgord, une installation en agriculture n’est pas si simple. « Elle est encore plus difficile pour celles et ceux qui ne sont pas issus du monde agricole. Ils n’ont pas de foncier, pas de matériel, sont souvent inexpérimentés car ils n’ont pas bénéficié de l’éducation familiale aux travaux de la ferme. C’est un public qui part de zéro et leur souhait d’installation suscite encore trop de réactions négatives. »

La formule ‘‘couveuse’’ permet au candidat à l’installation de s’immerger dans une exploitation agricole et de bénéficier d’une formation complète.

Pour Emmanuel Marseille, directeur d’Agrobio Périgord, la formule ‘‘couveuse’’ permet au candidat à l’installation de s’immerger dans une exploitation agricole et de bénéficier d’une formation complète.

«L’intérêt de la couveuse, c’est de permettre à des porteurs de projet de s’exprimer, pendant 1, 2 ou 3 ans, dans un cadre sécurisé financièrement, de créer un réseau, de s’y reconnaître. Au bout de 3 ans, même des gens venus d’ailleurs, hors territoire, se sont intégrés. Ils savent faire appel à leurs voisins, ont eux-mêmes participé à de l’entraide et des relations humaines  se sont installées. C’est ainsi que du foncier bloqué, par manque de confiance, peut se libérer pour celui qui a fait ses preuves par le travail. »

Certains arrivent avec un peu d’utopie dans leur désir de se donner une qualité de vie ou une nouvelle vie. « Notre rôle est de les professionnaliser et qu’ils parviennent à dégager un revenu. Nos ‘‘couvés’’ continuent pa rexemple de bénéficier du Rsa un certain temps, mais au moment d’en sortir, il faut pouvoir s’assumer, alors qu’une proportion d’installés de longue date a du mal à vivre correctement. »

Au sein de l’association, la cuma Pays’en Graine s’efforce aussi de professionnaliser ses porteurs de projet dans l’utilisation du matériel. « Formation totale dans ce domaine. Sécurité autour du matériel, notions de maintenance du tracteur et des outils. Ce pourrait être un rôle pour les cuma que d’assurer cette partie de la formation auprès de ce nouveau public.»

Des jeunes enthousiastes

On peut sans doute encore déplorer trop de réticences pour accepter aisément ces nouveaux agriculteurs non issus du vieux monde agricole. « Pourtant, ces jeunes pleins d’enthousiasme sont à encourager ! »

L’accent est mis également sur les nouvelles techniques culturales, plus respectueuses, avec moins de travail du sol, l’implantation de couverts végétaux. Des méthodes qui visent à être performantes sur l’approche agro-environnementale jusqu’à la production bio.

« Plus besoin de faire de promo, nous sommes passée de 12 à 25 « couvés » dans l’année. Nous sommes ainsi le premier espace-test en terme de projet accompagné ».