Cuma de l’Arthonnet : un bâtiment pour zéro euro !

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Cuma de l’Arthonnet : un bâtiment pour zéro euro !

Le nouveau bâtiment de la cuma de l’Arthonnet est ajusté aux différents besoins de remisage et d’entretien des matériels, de réunion et de suivi administratif. Désormais, le groupe entend faire « vivre ce bâtiment ».

La cuma de l’Arthonnet à Flavignac, en Haute-Vienne, devrait réussir son pari : avoir un bâtiment acheté d’occasion, autofinancé intégralement par la vente d’électricité issue des panneaux photovoltaïques installés sur le toit.

Concernant le bâtiment de la cuma de l’Arthonnet, Stéphane Renou, son président, et les membres du bureau ont une idée précise. Ils veulent acquérir un bâtiment adapté au remisage et à l’entretien des matériels, à moindre coût. Ce projet remonte à plusieurs années. Déjà en 2003, cette cuma de 35 adhérents, située à Flavignac en Haute-Vienne, achète un terrain à bâtir d’environ 2 700 m2 pour 2 700 €. Mais la configuration et l’accessibilité de la parcelle ne sont pas vraiment adaptées. Entre-temps, elle connaît un passage à vide. Puis, une opportunité d’achat d’un bâtiment d’occasion se présente fin 2021. Il s’agit d’un ancien garage automobile, inoccupé depuis trois ans.

Plusieurs atouts pour le bâtiment de la cuma de l’Arthonnet

Cette offre commerciale ne manque pas d’atouts. En premier lieu, un prix de vente « raisonnable », fixé à 150 000 €. Puis, la taille et la praticité des locaux : un espace de stockage de 600 m2 avec un endroit pour l’atelier et des dépendances de 100 m3. Dans ces dernières se trouvent deux bureaux, une salle de réunion, des toilettes… Le tout, en assez bon état avec isolation du toit, éclairage extérieur, etc. Ensuite, un terrain de 9 000 m2 qui rend possible, le cas échéant, un agrandissement des locaux. Enfin, la localisation du site, idéalement situé au centre de la circonscription territoriale de la cuma, qui correspond au périmètre du canton de Flavignac.

Hauteur insuffisante mais pas pénalisante

Le bâtiment présente toutefois un bémol : la hauteur du local qui rend impossible l’entrée d’automoteurs de grande hauteur comme une moissonneuse-batteuse ou une ensileuse. Heureusement, la cuma ne dispose pas de ce type d’outil ! Bref, cette offre représente une réelle opportunité. La cuma s’en saisit en janvier 2022. D’autant plus qu’en parallèle, elle a réfléchi à la perspective d’une toiture photovoltaïque. Celle-ci serait susceptible de financer une grosse partie de l’investissement.

Financement du bâtiment de la cuma de l’Arthonnet

Le président a d’ailleurs participé, début 2021, à trois journées de formation. Cette dernière, organisée par la fdcuma avec l’appui d’Isabelle Rommeluère, formatrice indépendante, porte sur les installations photovoltaïques sur les toitures de bâtiments de cuma . « Nous avons demandé deux devis de constructeurs. Et nous avons signé avec l’un des deux pour une installation de 100 kWc. La mise en place doit intervenir ce printemps », explique Stéphane Renou.

Exposition est-ouest du bâtiment de la cuma de l’Arthonnet

Les panneaux seront disposés sur l’ensemble de la toiture orientée est-ouest « Le chantier a pris un peu de retard en raison de l’autorisation tardive de raccordement. Mais cela nous a permis entre-temps de bénéficier de la revalorisation des tarifs de revente d’électricité qui sont passés de 9,40 ct à 12 ct/kW. Grâce au contrat de vente sur 20 ans, le coût du bâtiment devrait être intégralement couvert. » Ajoutons aussi que la présence d’un transformateur à proximité du site limite considérablement les coûts de raccordement.

bâtiment de la cuma de l'Arthonnet

Stéphane Renou, président de la cuma l’Arthonnet, en Haute-Vienne, devant le nouveau bâtiment.

Une nouvelle dynamique

« Ce hangar va nous permettre de mieux structurer notre fonctionnement, se réjouit le président. À la fois du point de vue du suivi de la cinquantaine de matériels que nous avons (outils de travail du sol et de semis, 4 plateaux fourragers, 5 bennes d’ensilage, 2 épandeurs à fumier, une débroussailleuse…), dont une grosse partie sera désormais stockée sur le site. On va d’ailleurs inciter les adhérents à faire évoluer leurs pratiques dans ce sens. D’autre part, nos rencontres habituelles et diverses réunions pourront désormais se dérouler sur place. Nous étions obligés, auparavant, de louer à chaque fois une salle à l’extérieur. »

Embauche d’un salarié

Cette première étape pourrait rapidement être suivie d’une deuxième, très structurante également pour le fonctionnement de la cuma : l’embauche d’un salarié pour la conduite et l’entretien des matériels. Cette idée germe progressivement dans l’esprit des responsables. « Selon moi, il n’y aurait guère de difficultés à proposer un contrat de travail pour occuper ce salarié à temps plein, poursuit Stéphane Renou. Cela permettrait de soulager le travail des adhérents qui ont déjà beaucoup à faire sur leurs troupeaux. Ils pourraient ainsi déléguer une partie des travaux de conduite et confier l’entretien des matériels de la cuma au salarié. Eventuellement, les matériels des adhérents intéressés, également. »

Conforter l’engagement des jeunes

La volonté de la cuma est de conforter l’engagement et la prise de responsabilité parmi les jeunes agriculteurs adhérents. La cuma s’efforce depuis déjà quelques années d’apporter davantage de rigueur dans l’entretien des matériels et le suivi des casses. Elle a, notamment, récemment investi dans des matériels neufs grâce aux dispositifs de subvention en vigueur : deux tracteurs et un round-baller avec roto-cut. Signe positif de vitalité du groupe : le réaménagement du local est en grande partie réalisé par les adhérents eux-mêmes. Et le 25 avril dernier, jour de l’assemblée générale de la cuma de l’Arthonnet, les responsables se félicitaient du bon niveau de participation à l’AG et au repas convivial en guise d’after work.

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