Des clôtures virtuelles pour le pâturage tournant

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Des clôtures virtuelles pour le pâturage tournant

Le collier possède un récepteur GPS (photo NoFence).

Les essais de clôtures virtuelles réalisés par Arvalis montrent que cette technologie réduit nettement le temps de gestion du pâturage tournant. Elle demeure toutefois coûteuse. Le point sur ce qu'il faut retenir.

La station Arvalis de Saint-Hilaire-en-Woëvre (54) a réalisé un essai de clôtures virtuelles. Le site mène des études sur l’autonomie fourragère, qui ont conduit à passer au pâturage tournant. Mais cette méthode s’avère contraignante en raison du besoin de poser des clôtures, de les entretenir et de s’occuper du déplacement des animaux.

Un petit bip pour signaler la clôture virtuelle

D’où l’idée de tester des clôtures virtuelles, ainsi que Pascaline Pierson, responsable de la station, l’a expliqué lors du récent colloque Digifermes. Rappelons-en le principe. L’éleveur détermine la zone à pâturer sur son écran d’ordinateur ou de smartphone. Ensuite, il équipe ses animaux d’un collier particulier, en l’occurrence celui de la société norvégienne NoFence. L’appareil dispose d’un récepteur GPS lui permettant de situer l’animal par rapport aux limites prévues. À l’approche du fil virtuel, il émet une alerte sonore, «beaucoup plus discrète qu’une cloche !», souligne Pascaline Pierson. Ensuite, si l’animal insiste, il reçoit un stimulus électrique, comme avec une clôture classique. Enfin, s’il persiste, un deuxième puis un troisième peuvent survenir. Mais, ensuite, le collier laisse l’animal tranquille et envoie une alerte à l’éleveur.

vache avec collier NoFence

Les génisses de Saint-Hilaire-en-Woëvre ont vite appris (photo Arvalis).

Apprentissage rapide

L’essai a concerné 50 vaches allaitantes, et cela durant trois campagnes, de 2000 à 2022. Par ailleurs, d’autres sites Arvalis, ou autres, ont également procédé à des tests, sur bovins et sur ovins. Bilan : l’apprentissage est rapide. En deux à six jours, les animaux comprennent le principe et déclenchent de moins en moins leur collier. C’est seulement quand il reste peu d’herbe dans le paddock qu’ils explorent plus loin et se font rappeler à l’ordre. Toutefois, il existe des différences entre individus, ainsi qu’on peut s’en douter.

Les clôtures virtuelles sans effet sur le GMQ

En 2021, la station de Saint-Hilaire-en-Woëvre a mesuré le gain moyen quotidien (GMQ) des génisses ainsi parquée ainsi que la repousse de l’herbe. Les ingénieurs n’ont pas constaté de différence avec un mode de conduite classique. Dans le second temps, ils ont cherché à savoir s’il serait possible de n’équiper que quelques individus considérés comme leaders, ou dominants. Les autres les suivraient simplement. Mais l’expérience n’a pas fonctionné.

Dommage que le coût des clôtures virtuelles soit élevé

En effet, une des limites à ce système de clôture virtuelle est son coût. Chaque collier vaut aux alentours de 300 € et demande en plus de souscrire un abonnement. Pour le reste, l’équipement NoFence est apprécié, ainsi que le résume Arvalis. « Application simple et intuitive. Fonctionne bien en routine. Grande autonomie des colliers grâce aux panneaux solaires. » Quelques caractéristiques du GPS imposent toutefois des précautions. D’une part sa faible précision, 5 à 10 m, demande de placer les abreuvoirs bien à l’intérieur du paddock pour éviter un déclenchement de l’alerte qui empêcherait les animaux de boire. D’autre part, son temps de mise à jour fait que l’ouverture d’un nouveau secteur à pâturer n’est pas instantané.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com.