Eleveurs et céréaliers : échanges gagnants-gagnants

Partager sur

Eleveurs et céréaliers : échanges gagnants-gagnants

Les éleveurs caprins de l'AOP de Chavignol (Cher) sont en recherche de fourrages locaux riches en protéines. Pour répondre à cette demande, des céréaliers de la zone seraient prêts à réintroduire de la luzerne à condition qu'ils aient une garantie de débouchés.

Dans le Cher, un GIEE intitulé « réintroduction de la luzerne en système céréalier et autonomie alimentaire des élevages caprins » est lancé. Objectif : nouer des relations gagnantes pour les deux parties.

Un intergroupe composé de céréaliers et d’éleveurs caprins de l’AOP de Chavignol s’est constitué dans le Cher. Les premiers sont intéressés pour réintroduire de la luzerne dans les assolements. Les avantages de cette diversification culturale sont de plusieurs ordres : bonifier la structure des sols, réduire la consommation de fertilisants azotés, renforcer la biodiversité, vaincre certaines adventices résistantes en rompant le cycle des cultures… Quant aux seconds, ils sont demandeurs de ressources alimentaires riches en protéines produites localement, conformément au cahier des charges de l’AOP (100% des fourrages produits sur la zone AOP et 50% des concentrés). Cela leur permettrait de réduire par la même occasion les apports de concentrés et augmenter la marge brute. Certes, cette  complémentarité peut complexifier un peu le travail des uns et des autres.

Echanges pérennes

Mais à l’échelle d’un territoire, c’est tout à fait envisageable de mettre en œuvre des échanges pérennes basés sur des contrats oraux ou écrits entre les deux parties. L’échange se matérialiserait par la vente de foin de luzerne sur pied dont la récolte serait effectuée par l’éleveur lui-même sur des parcelles dédiées de l’exploitation du céréalier. On peut imaginer aussi, dans le cas où la distance entre les deux serait trop grande, que cette récolte de foin soit déléguée à un prestataire ou effectuée par le céréalier. Dans ce cas, cela suppose toutefois que celui-ci ait à la fois le matériel adéquat pour récolter du foin de luzerne et le savoir-faire requis. Un pas qu’un certain nombre de céréaliers hésiteraient à franchir.
Actuellement, une petite vingtaine d’élevages caprins se déclarent intéressés par cette alternative. En face, un groupe de céréaliers motivés seraient prêts également à s’engager pour introduire sur leurs fermes de la luzerne pour une durée minimale de trois ans à condition d’avoir une garantie de débouchés. La Fdgeda et la chambre  d’agriculture du Cher accompagnent ce groupe de plusieurs façons : mise en relation des offreurs et demandeurs, organisation de rencontres techniques, mise à disposition de contrats type et de grille de qualité du fourrage….