Des flottes d’ensileuses assurent des surfaces importantes

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Des flottes d’ensileuses assurent des surfaces importantes

Construire une nouvelle structure du service à partir de groupes ensilage déjà existants demande d’accorder du temps aux discussions (@Ronan Lombard).

Les inter-cuma mettent face-à-face la surface de plusieurs groupes, leur besoin de service, et une solution technique performante. Parfois grâce à plusieurs automotrices, les inter-cuma conserve un caractère de souplesse. Dernier épisode d’une série de portraits des cuma ensilage dans l’Ouest.

Souvent au-delà de 550 ou 600ha de maïs et entre 400 et 800ha d’herbe, les surfaces à réaliser par les inter-cuma ensilage disposant de deux automotrices ou plus, sont conséquentes. Elles représentent des sommes issues de plusieurs groupes qui se sont rapprochés, organisés, en réaction aux évolutions de surfaces, voire par anticipation. Si l’on part du cas d’inter-cuma ensilage avec deux machines, deux tendances se dégagent parmi les fonctionnement mis en place. D’un côté, il y aurait celles qui renouvellent simultanément leurs montures, sur un rythme rapide. De l’autre, les inter-cuma qui misent sur un outil récent en phase d’amortissement, secondé par un autre plus ancien, considéré comme un mulet mis en action pour passer les booms de la campagne. L’organisation dans laquelle la cuma la Casse graine (Coex, en Vendée) s’intègre correspond plutôt à cette seconde option.

Une formule 1 et son mulet

2020, après une réflexion concertée entre les cuma adhérentes à l’inter-cuma ensilage , les groupes se sont rassemblés derrière une seule identité symbolisée par deux automoteurs. Le premier est une Claas 930, en 8 rangs et pickup 4,5m, amortie. Le dernier est mis en service en 2020. Il s’agît d’une ensileuse John Deere 8300, en 8 rangs et pickup 3,5m. Deux machines, pour un prévisionnel de récolte de 430ha d’herbe et 680ha de maïs, il y a de la marge et de la souplesse pour la coopérative qui fédère un nouveau groupe d’ensilage. Dès cette première campagne, la Casse graine a même répondu au besoin d’une cuma du Nord du département.

Deux 8 rangs pour 330h par an

Avec son statut de cuma employeur, la cuma la Casse graine assure l’entretien et les 330h de conduite par an (avec trois chauffeurs potentiels pour les ensileuses). Elle est assez représentative de la pratique majoritaire de confier la conduite aux salariés dans ce type de schémas. En changeant ainsi d’organisation, la cuma la Casse graine propose un service à la carte: des chantiers avec andain groupés ou non pour l’ensilage d’herbe, tandis qu’au maïs, les adhérents ont accès à deux puissances de machine différentes pour leur chantier. La cuma a aussi la possibilité d’intervenir pour la récolte de méteil et de cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique) sur pied puisqu’elle a investi dans une coupe directe.

Des hommes n’ayant pas toujours le même point de départ

Un prix compétitif prévisionnel en ressort: autour de 300€/h, soit en moyenne autour 100€/ha de maïs et 75€/ha d’herbe (variable en fonction des rendements). Le service est au rendez-vous, avec des chantiers permettant une qualité de travail jusqu’au tassage des silos par des machines avec des puissances qui restent modestes.

Ensileuse de la cuma Casse graine avec sa nouvelle coupe directe Claas

La cuma la Casse graine valorise ses ensileuses sur une multitude de chantiers.

Le plus compliqué pour ce type d’organisations qui fédèrent plusieurs groupes originels, c’est la mise en place. Plusieurs groupes historiques sont autant de manières de travailler, autant de visions, potentiellement différentes. Il faut parfois plusieurs années de discussions préalables pour parvenir à la bonne émulsion. Mais une fois en place, c’est vraiment une organisation performante, qui a la capacité de s’adapter aux évolutions des exploitations. L’inter-cuma avec plusieurs ensileuses comme la construisent ces éleveurs vendéens permet aussi de faire vieillir les équipements. Ou supporter une panne, sans prendre trop de risques. Ils ont toujours un deuxième automoteur sous le coude. Ce cas de figure se rencontre de plus en plus dans les zones d’élevage. Il peut aussi prendre la forme d’une entente entre cuma voisines, toujours pour répondre au besoin de souplesse. Dans tous les cas, c’est parfois un commencement qui augure d’un mariage complet quelques années plus tard.

Points forts de cette organisationPoints de vigilance
- Malgré les surfaces importantes : une souplesse dans le planning grâce aux deux 2 automoteurs
- Des récoltes faites en majorité au bon stade
- Avoir un peu de distance entre les adhérents n’est pas gênant.
- Pas nécessairement des machines de grosses puissance pour des chantiers qui restent relativement faciles à organiser
- Le groupe peut facilement intégrer de nouveaux adhérents
- Possibilité de libérer une machine pour satisfaire une demande inter-cuma.
- Entente entre les groupes ensilage initiaux.
- En cas de 2 générations de machines, besoin de renforcer le suivi d’entretien.
- Si 2 automoteurs différents: attention au maintien d’une équité au niveau du rapport qualité / prix
- Anticiper les renouvellements (entre autre dès que le financement est remboursé)
- En cas de besoin adaptation, les automoteurs peuvent satisfaire les variations de besoins ou être adaptés (plus facile avec 2 générations de machine)
- Possibilité de revendre la veille machine en cas de forte baisse du volume d’activité
Forces et faiblesses d'une stratégie intercuma pour l’ensilage

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