La cuma pour s’installer

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La cuma pour s’installer

Etienne Perret a pu s’installer grâce au matériel en cuma et donc à ses charges de mécanisation peu élevées.

Pour réduire les charges de mécanisation et ainsi s’installer en tant qu’agriculteurs, Étienne Perret, Émilien Sambardier et Antoine Desgranges font partie de la cuma de Saint-Maurice-lès-Châteauneuf, en Saône-et-Loire. Témoignages.

Pour Étienne Perret, cela fait à peine un an qu’il a repris les rênes de l’exploitation familiale à Saint-Edmond. Pour lui, adhérer à la cuma, comme son père, était naturel. Il en a d’ailleurs repris la présidence en même temps. « Lorsque j’ai repris l’exploitation de mon père, j’ai hérité du cheptel de 110 vaches allaitantes et des quelques outils de fenaison dont il disposait, ainsi que de ses parts dans la cuma », explique le jeune agriculteur de 27 ans. « Je n’ai pas pu acheter les bâtiments. Sans le matériel en commun, je n’aurai pas pu m’installer ou alors, je n’aurais pas eu du matériel aussi performant à ma disposition. »

Que du matériel de fenaison

Travail du sol, semis, désherbage, fertilisation ou encore activités d’élevage, ce jeune polyculteur-éleveur utilise beaucoup de matériel de la cuma, comme les tonnes à lisier, les épandeurs et les broyeurs. « En plus des tracteurs, il n’y a que pour les chantiers de fenaison que nous disposons de notre propre matériel, précise Étienne Perret. Nous en avons souvent tous besoin au même moment. C’est difficile d’établir un planning à l’avance. Pour les récoltes des céréales, je fais appel à une ETA qui prend en charge tous les travaux à un prix plutôt attractif et moins onéreux qu’en cuma. »

La question du matériel ne s’est pas vraiment posée, avoue le jeune agriculteur. « Je n’avais pas d’autre choix que de poursuivre l’activité de mon père en cuma. Sans cela, je n’aurais jamais eu l’accord de la banque, avoue-t-il. Et puis, ça n’aurait pas de sens. Je ne peux pas investir dans un épandeur à 40 000 € pour 100 hectares, ce ne serait pas rentable. Il faut être un peu fou pour s’installer en agriculture ici. » Moins de capitaux à rembourser rend les banques moins frileuses à prêter de l’argent.

D’autres échanges

Outre l’aspect économique, Étienne Perret s’est joint au groupe de Bourguignons de gaieté de cœur. « Mon père était le président de la cuma, il avait la charge de nombreux matériels et l’équipe était assez dynamique. Il y a quelques jeunes, ajoute-t-il. La cuma permet de discuter, d’échanger sur nos techniques culturales ou d’élevage. » Un esprit du collectif qui attire cet agriculteur : « Nous sommes tous prêts à investir ou à renouveler le matériel, que ce soit pour notre génération ou pour ceux qui s’apprêtent à partir à la retraite. »

Pour Émilien Sambardier, son voisin, installé depuis un peu moins de dix ans, son adhésion à cette cuma a été moins naturelle. « J’ai repris une exploitation qui a toujours travaillé avec une ETA », se souvient le jeune agriculteur. « C’était assez coûteux et j’ai alors réfléchi à investir dans du matériel. » Financièrement, ce n’était pas envisageable d’acheter du matériel seul. Émilien Sambardier a donc décidé d’adhérer à la cuma voisine. Il a ainsi accès à un matériel performant, relativement disponible et à coût plus raisonnable. « L’organisation ne va pas trop mal et la cuma s’agrandit toujours, fait remarquer l’agriculteur, qui est aussi trésorier. Économiquement, c’est très intéressant, surtout quand on n’utilise pas beaucoup le matériel. » Il n’y a que pour la récolte de l’herbe qu’Émilien Sambardier a investi dans son propre matériel. « Avec une centaine d’hectares en prairie, il faut au moins cela », reconnaît-il.

Des matériels performants

Antoine Desgranges, un autre membre de la cuma, installé il y a à peine un an, a investi principalement dans les bâtiments et le foncier. Il n’a pas vraiment approfondi la question de la mécanisation. Après son père, il a repris les parts qu’il possédait dans la cuma. « C’était avant tout pour limiter les coûts », avoue-t-il. Il bénéficie maintenant de matériels performants à proximité et de l’entraide entre les adhérents.

Avec ses 10 hectares de céréales, ce ne serait pas rentable d’investir dans du matériel neuf. Bien sûr, comme pour ses collègues, accéder à plus d’autonomie au niveau du matériel serait tentant mais pas raisonnable. Pour le moment, la cuma se concentre sur son projet de bâtiment équipé de panneaux photovoltaïques.

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