La gestion et le suivi des consommations de GNR précisent les économies en cuma

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La gestion et le suivi des consommations de GNR précisent les économies en cuma

La maîtrise du coût du carburant agricole passe par la mesure des consommations.

À l’utilisation du tracteur agricole s’associe rapidement la notion du carburant et son coût de moins en moins négligeable. Trois cuma partagent leur expérience et témoignent des bénéfices qu’elles tirent à s’être penchées sur le suivi des consommations de GNR.

Bien fâchée, la cuma de Plurien peut passer plus de 5 000 l de GNR dans ses moteurs sur une seule journée. Autant dire que la gestion et le suivi des consommations de GNR sont cruciaux pour la coopérative bretonne. « En 2012, lors du passage au GNR nous avons changé le stockage du carburant. Nous en avons profité pour nous équiper en compteur », explique simplement Nicolas Besrest, son directeur. Dix ans plus tard, les responsables savent que l’épandage sans tonne boit environ 8 l/h, soit trois fois moins que leurs tonnes à lisier de 22 et 24,5 m3, ou encore que le round mobilise en moyenne 13,5 l/h…

Les mesures fournissent des données fiables pour optimiser les services de la cuma

Aujourd’hui, « nous avons les consommations à l’heure par activité. On voit aussi des différences selon le tracteur que l’on met devant, le chauffeur, les réglages… », poursuit Nicolas Besrest.

Le 29 novembre, l’assemblée générale de la fédération des cuma Ille-Armor s’intéresse aux économies de carburant. « Pour réduire sa consommation, il faut déjà la connaître », confirme l’animateur Jean-Marc Roussel. Or, la mesure est relativement difficile à réaliser dans les cuma en dehors des automoteurs de récolte.

Pompe à carburant agricole avec compteur

Quatre cuma différentes utilisent les pompes distributrices de GNR et d’adblue installées à Pacé (35).

La cuma déconnecte le coût du tracteur de celui du carburant

La cuma de Chavagne a trouvé sa parade. « Notre idée était de facturer l’adhérent au plus juste », introduit son représentant, Romain Marqué. Car selon qu’il soit devant une charrue ou un cultivateur, le tracteur n’a pas tout à fait la même consommation. De fait, la cuma trouvait logique d’appliquer un tarif différent selon l’usage.

« Nous avons des compteurs de carburant sur nos tracteurs. Dans notre logiciel d’enregistrement, l’adhérent ou le salarié indique le temps de travail et il ajoute une ligne pour le GNR consommé. » L’animateur ajoute une remarque: « Ces compteurs, cela fonctionne bien. En revanche, il faut penser à bien vérifier au départ qu’ils sont correctement étalonnés. »

La fin des approximations avec le suivi des consommations de GNR

À Pacé, « suite à une visite chez eux, nous avons pris le même système de pompe avec compteur qu’à Plurien », explique le chef d’atelier de la cuma de l’Union, Nicolas Delaunay. Ici, des deux pistolets coulent du GNR d’un côté ou l’adblue de l’autre. « Depuis que nous avons ce système, nos enregistrements retrouvent bien tous les litres que nous consommons. » Auparavant, des erreurs ou des pertes de l’information étaient possibles. Entre la réalité et le cahier, « nous pouvions avoir 2 % d’écart. »

Valoriser les bonnes relations et la capacité de stockage

Quatre cuma différentes s’approvisionnent à la pompe sur ce site de Pacé. Ensemble, elles consomment 150 000 l/an de GNR. Entre les tracteurs et les automoteurs récolte, d’épandage ou de désilage, une quinzaine de véhicules y font leurs pleins réguliers. Nicolas Delaunay décide des approvisionnements en fonction des niveaux et des prix. « Quand le prix du GNR baisse, nous avons tendance à remplir la cuve. L’idée, c’est de faire la meilleure moyenne sur l’année », reprend le chef d’atelier.

La table ronde de l'assemblée générale associe trois témoignages

Les trois intervenants, Nicolas Besrest (cuma de Plurien), Nicolas Delaunay (cuma l’Union) et Romain Marqué (cuma le Progrès) ont partagé l’expérience de leur coopérative en matière de gestion du carburant.

En sollicitant son fournisseur pour des livraisons de minimum 10 000 l voire 15 000 l, l’acheteur accède également à des tarifs unitaires inférieurs de quelques centimes. « On peut se permettre de temporiser ainsi quand on dispose d’une grande capacité de stockage », précise Jean-Marc Roussel. L’assemblée liste ainsi différents moyens pour maîtriser le coût d’achat du litre de carburant : achats groupés, appels d’offres, « on peut aussi entretenir de bonnes relations avec ses fournisseurs qui saurons nous conseiller d’attendre parce que la tendance est baissière par exemple… » Elle rappelle surtout que la maîtrise du coût du carburant passe avant tout par la maîtrise des consommations.

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