Le chanvre revient sur le Quercy

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Le chanvre revient sur le Quercy

Vincent Genot, jeune agriculteur lotois, s'est lancé depuis un an dans la culture du chanvre.

Une culture plus résiliente, plus économe en eau et en intrants : le chanvre revient avec différents débouchés, dont une filière textile locale.

Jeune agriculteur installé en Gaec avec son père à Rudelle, à l’est du Lot, Vincent Genot cultive le chanvre. Cet éleveur de génisses et de chevrettes s’intéresse aux nouvelles cultures et produit de la bourrache pour le laboratoire Nutergia de Capdenac. Il a donc lancé depuis l’an dernier une parcelle de chanvre : « Des amis agriculteurs nous en ont parlé et j’ai décidé de tenter la culture, attiré par son intérêt agronomique, son caractère écologique, mais aussi par l’éthique de la démarche de Virgocoop qui monte une filière 100 % locale. J’ai choisi une parcelle avec un sol profond et je la prépare avec un labour superficiel, puis un hersage, pour avoir une bonne finesse des mottes. J’apporte une fumure organique, 25 t/ha de fumier, car la plante aime l’azote et la matière organique. Puis je sème début avril au semoir à céréales, à raison de 70 kg/ha.

Le chanvre « pousse tout seul »

Je le roule pour bien tasser et je n’interviens plus jusqu’à la récolte en septembre. Il faut que le chanvre lève vite et bien, puis il pousse tout seul jusqu’à atteindre 3 mètres ! Une forte densité de tiges garantit leur finesse et leur longueur. Mi-septembre, je le coupe avec une faucheuse de base à double section, type modèle ancien, de la cuma. Attention car la tige est extrêmement dure et peut endommager le matériel. Je le laisse ensuite 15 jours sur place puis je le retourne une fois pour faciliter le rouissage. Deux semaines après, je l’andaine et le presse en balles rondes que je stocke sous un hangar jusqu’à ce que la coopérative vienne le chercher.

Rouissage et pressage du chanvre : des étapes délicates

Le rouissage puis le pressage sont les phases les plus délicates car la qualité des fibres se joue à ce moment-là. Le technicien de la coopérative passe contrôler cette étape. La culture est ensuite payée au poids. Comme il n’y a pas d’intrants et peu de mécanisation, la marge est intéressante. Cette année, j’ai fait une parcelle de 1,2 ha sur un champ souvent sale, afin de tester sa capacité nettoyante ainsi que la structuration du sol par ses racines. Je sèmerai du blé derrière, avec juste un travail superficiel. Pour moi, c’est une culture de diversification à forte valeur éthique… »

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