L’unité de méthanisation tend vers l’autonomie énergétique grâce à l’autoconsommation

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L’unité de méthanisation tend vers l’autonomie énergétique grâce à l’autoconsommation

« En autoconsommant l’énergie produite sur le site, nous sommes plus autonomes et plus sûrs de nos coûts », indique Vianney Giot, co-gérant de l’unité de méthanisation Methallia.

Associé avec deux autres exploitants agricoles, Vianney Giot est producteur de biogaz. Il en consacre une partie à la cogénération pour autoconsommer l’électricité et la chaleur qui en sont issues. Une solution pour réduire les coûts électriques et tendre vers l’autosuffisance.

L’unité de la SAS Méthallia, située à Mont-Saint-Martin dans les Ardennes, est en service depuis novembre dernier. Toute l’énergie qu’elle produit est optimisée. D’une part le site fournit 150 Nm3/h de biométhane au réseau GRDF. D’autre part, il s’auto-approvisionne en électricité grâce à la cogénération. « Cette autoconsommation d’électricité nous permet de faire face aux surcoûts énergétiques », indique Vianney Giot. Ce polyculteur-éleveur et co-gérant de l’unité de méthanisation SAS Méthallia y voit tout d’abord un levier de gestion du coût de production. « Ainsi, nous avons un outil rentable. Il est en même temps capable d’affronter d’éventuelles pénuries », souligne-t-il.

L’autoconsommation d’électricité pour le biogaz réduit l’exposition aux pénuries

Les trois exploitants agricoles méthaniseurs du projet craignent donc assez peu les pics de consommation. Ils ont pour cela investi dans un moteur de cogénération BGA 095 ETA de 150 kWel, une première en France. « Ce moteur a la capacité de couvrir 95 % de nos besoins annuels », précise-t-il. Le moteur se régule automatiquement selon les besoins. Son coût de production s’élève à 150 €/MWh.

Optimiser pour consommer moins

L’équipement de cogénération de la SAS Méthallia propose un rendement électrique de 40,7 % et une puissance thermique de 172 kW. Intéressant puisque l’optimisation des coûts de production du biogaz repose également sur la chaleur. « Une température comprise entre 40 et 42 °C est favorable à l’activité des bactéries. Nous utilisons la chaleur produite par le moteur pour chauffer le process », explique Vianney Giot.

Le moteur participe en même temps au maintien de la température du digesteur

L’été, les besoins en chaleur étant nuls, le moteur est mis à l’arrêt. En revanche, l’hiver, la déperdition est plus importante. C’est là que le fonctionnement du moteur fournit la chaleur nécessaire. « Nous nous affranchissons d’une chaudière, précise l’agriculteur. Ce principe de fonctionnement, combiné au bouclier tarifaire, nous permet d’être autonomes à long terme et de ne pas subir le prix instable de l’électricité. »

SAS Methallia en bref
La ration quotidienne se compose de 15 % d’effluents d’élevage en provenance de deux fermes du projet, soit 1 200 à 1 500 tonnes de fumier et 1 000 tonnes de lisier par an. Le reste provient d’ensilage d’herbe et de CIVE (seigle et cultures d’été), de pulpes de betteraves, de déchets d’industries et d’issues de chanvre. 80 % de la matière étant déjà broyée par l’ensilage, elle est directement incorporée sans PreMix ce qui réduit les charges de fonctionnement. Le temps de séjour est de 115 jours en été, et plus court en hiver, environ 100 jours pour satisfaire des besoins de chaleur essentiel là l’activité des bactéries. Tous les jours, quatre tonnes de matières liquides (lisiers ou jus de silo) sont régulièrement agitées et mélangées à huit tonnes de lactosérum issu de l’industrie fromagère.

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