[Moissons 2022] Dans le Sud-Ouest, quid des revenus?

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[Moissons 2022] Dans le Sud-Ouest, quid des revenus?

A la Cuma de Mezin Coteaux de la Gélise (47), les moissons de colza semence et d'orge ont commencé. Jusqu'à tard dans la nuit, la machine a tourné avec des rendements corrects pour l'adhérent. (©Thibault Chakrida)

Le démarrage des moissons -en trombe et en avance- se fait dans un contexte de cours élevés. Les marchés compensent donc des rendements très moyens… mais attention aux charges. Un facteur qui commence à peser dans les décisions.

À la cuma de Mezin Coteaux de la Gélise, dans le Lot-et-Garonne, les moissons ont bien démarré. « Les chauffeurs ont récolté 150ha de blé tendre », annonce Marc Chapolard en ce 20 juin.

Moissons: des rendements « très moyens » et hétérogènes pour le moment

Auparavant, ils avaient récolté les orges non-irrigués, avec des rendements hétérogènes (en fonction de la capacité de rétention des sols) se situant entre 30 et 65q/ha, dotés de poids spécifiques « pas très jolis », autour de 60. Et les colzas, pour lesquels les résultats ne sont pas encore connus.

Au niveau des blés, « on est sur une petite récolte, avec des rendements autour de 45-50q/ha. D’habitude on est plutôt autour de 60-70q/ha. On avance très vite dans les champs… En revanche, on a des PS corrects et de la protéine, à 15-16. »

Plusieurs raisons à cela, selon lui: « le gel de printemps, bien sûr, mais aussi le coup de chaud qu’on a eu à la fin. » Globalement « tout est très sec, même si parfois les pailles sont encore vertes! »

« 2022 sera une année très moyenne. On a toujours quelques adhérents qui parviennent à 70-80q/ha, mais cette année, ça sera exceptionnel d’y arriver, » regrette-t-il.

Prime à l’organisation

« Les cours sur les marchés céréaliers restent assez hauts », souligne-t-il. « S’ils se maintiennent, cela devrait permettre aux agriculteurs de préserver leurs chiffres d’affaires. »

« Mais peut-être pas leurs revenus », analyse Marc Chapolard. « Avec la hausse des engrais et du carburants, les charges montent en flèche. Il y a une prime à l’organisation cette année: ceux qui avaient commandé leurs intrants tôt n’ont pas eu à subir ces hausses de prix… pour l’instant. »

Pour la suite de la campagne, l’éleveur constate aussi la diminution des surfaces implantées en maïs sur ce que récolte la cuma. « En revanche, ça monte côté sorgho et soja. Les rendements en sorgho sont moindres, mais cette culture nécessite moins d’azote et d’irrigation. Quant au soja, les cours sont très élevés. »

Montgaillard-Lauragais: « Beaucoup mieux en blé! »

À la cuma de Montgaillard Lauragais, en Haute-Garonne, les deux moissonneuses-batteuses ont attaqué les 850ha il y a déjà deux semaines.

Sur les orges, les rendements, ici comme ailleurs, sont « moyens », note Fabrice Theron, le trésorier, « avec des PS assez faibles. Sur mes parcelles, j’ai fait 53,7x/ha. ça dépend des endroits. Les colzas conso ont donné de leur côté des rendements corrects, de l’ordre de 30q/ha. »

« En revanche, en blé, c’est beaucoup mieux! Les rendements sont moyens, mais la qualité est bonne, même si c’est un peu limite en protéine en raison d’une mauvaise assimilation de l’azote. » Là encore, le manque d’eau a joué.

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