[Revenus agricoles] Optimiser et/ou investir

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[Revenus agricoles] Optimiser et/ou investir

Pour certaines activités nouvelles et assez complexes comme la méthanisation, la démarche collective comme celle entreprise par la SAS Bioénergie 123 en Haute Vienne, peut faciliter l'aboutissement.

Différents leviers existent pour espérer améliorer ses revenus. Pour certains d’entre eux, il s’agit seulement d’adaptations de l’exploitation pour gagner en performance. Pour d’autres, de changements en profondeur …

Pour espérer améliorer ses revenus et augmenter la marge économique, les possibilités sont nombreuses : nouveaux circuits de commercialisation, valorisation des pratiques agroécologiques éligibles à des paiements pour services environnementaux, recherche d’autonomie de l’exploitation, énergie renouvelable… Mais toutes ne sont pas accessibles. Cela dépend de la configuration de chaque exploitation, du niveau de connaissance, de la capacité de financement…  Gilles Cavalli, de la société de conseil Agrifind, distingue quatre types de leviers.

Baisser les charges

On pense notamment à la mutualisation du matériel agricole en cuma. Cela peut aussi être des itinéraires culturaux plus économes, sans compromettre le niveau de rendement. On pense ainsi à l’utilisation de semences de ferme…

Optimiser les achats et les ventes

En jouant sur les différences significatives de prix, selon les saisons, on peut réaliser de substantielles économies. On peut ainsi améliorer ses revenus avec ces économies, comme on le voit avec l’achat de pièces de rechange de matériels agricoles en morte saison. Il s’agit aussi de saisir les opportunités proposées par les acteurs de l’aval. Ainsi, la coopérative bovine Corali (Charente) propose des contrats d’engraissement de mâles de jeunes bovins. Avec des garanties de plus-value supplémentaires de 10 centimes à la grille de rémunération FranceAgrimer.

Oser la double-activité

De nombreux agriculteurs pluriactifs valorisent leur temps disponible, souvent en périodes plus creuses. Cette activité professionnelle s’exerce en dehors du monde agricole ou non. Ainsi, certains d’entre eux proposent à leurs pairs des prestations de services ponctuelles, avec ou sans matériels. Ou pour le compte d’entreprises comme Isagri, qui sollicitent des agriculteurs relais pour diffuser leurs produits.

Se diversifier

Certaines diversifications sont aisément accessibles sans remettre en cause l’ensemble du système de production et améliorer ses revenus. Exemple : se lancer dans une nouvelle culture qui ne nécessite pas d’équipements supplémentaire à ceux déjà présent sur l’exploitation. Mais d’autres initiatives impliquent de lourds investissements et une nouvelle organisation du travail, comme la création d’une unité de méthanisation.

Une dizaine de fermes du côté de Ploërmel se sont regroupées pour former un Drive fermier qui fédère une trentaine de producteurs. Les consommateurs peuvent, après avoir commandé sur internet, y retirer leurs commandes.

À l’écoute du marché

« Il s’agit plus globalement d’être à l’écoute des signaux et des opportunités du marché », appuie Gilles Cavalli. Il cite par exemple l’opportunité de valoriser les bâtiments existants sur l’exploitation en logement étudiant ou en salle de réception. Ou encore de les louer pour combler les fréquents manques d’espace de stockage en périphérie des grandes agglomérations, comme le propose la plateforme monhangar.com.

L’imagination est de mise pour concevoir aussi de nouvelles organisations individuelle ou collective. Citons ainsi l’expérience morbihannaise du collectif ‘clic ta berouette’ dans le développement des circuits courts, dont nous avons fait écho dans le numéro d’Entraid de décembre 2016. Leur organisation génère d’importantes économies de temps de travail.

Pour plus d’informations, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com