Une cuma moteur

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Une cuma moteur

Ci-dessus, la nouvelle moissonneuse de la cuma de Malibeau (Vienne) qui est renouvelée comme le pulvérisateur, tous les trois ans.

Située au sud-est de Poitiers, la cuma de Malibeau se démarque par son dynamisme. Eclairage de Vincent Gaborit, son trésorier.

Avec ses deux salariés (1,25 ETP) et ses activités pulvérisation et moisson bien maîtrisées, la cuma de Malibeau démontre une réelle capacité d’organisation. Sa politique d’investissement est adaptée aux besoins des adhérents de cette zone à dominante polyculture-élevage.

Pulvé automoteur neuf tous les trois ans

«C’est le salarié qui s’occupe de la pulvérisation chez dix adhérents. Quand par exemple, deux adhérents appellent et qu’un troisième se trouve entre les deux, le chauffeur le contacte pour savoir s’il en a à faire. Les adhérents appellent directement le chauffeur qui gère sa tournée», détaille Vincent.  Deux adhérents qui ont des surfaces importantes conduisent eux-mêmes l’automoteur. Côté achat, la politique actuelle est de renouveler l’automoteur tous les trois ans avec un contrat garantie pièces et main-d’œuvre sur la même période. «C’est une manière de sécuriser le prix», justifie Vincent Gaborit. L’activité tourne autour de 7,5 €/ha (chiffre moyen 2016-2017, MO comprise) ces deux dernières années, mise en œuvre avec un matériel Artec de 36 m doté d’une cuve de 5.200 l.

Idem pour la moisson

L’activité moisson regroupe quinze adhérents. «Pour toutes les cultures sauf le blé, celui qui appelle est servi. Généralement, l’étalement des semis en cultures de printemps fait que cela ne bouscule pas pour la moisson. En orge et colza, les surfaces sont assez faibles donc facilement organisables. Pour le blé par contre, l’organisation est plus serrée: sur les quinze adhérents, une tournée est organisée en partant d’un adhérent jusqu’au dernier. Et on tourne tous les ans. Ainsi, celui qui est passé dernier une année sera le premier ensuite et ainsi de suite», explique Vincent.

Vincent Gaborit, trésorier de la cuma de Malibeau dans la Vienne.

La moissonneuse est gérée à 100% par les deux salariés qui se relaient jour et nuit: «Les salariés suivent le plan de moisson initial. Les adhérents roulent les bennes et trois d’entre eux conduisent la presse cubique de la cuma qui suit la moissonneuse.» La politique de renouvellement est identique au pulvérisateur: renouvellement tous les trois ans avec contrat de garantie pièces et main-d’œuvre sur cette période. Prix:  72 €/ha avec fioul (chiffre 2016 avec chauffeur et fuel), pour toutes les cultures, même en maïs. La machine est aussi équipée de chenilles pour les récoltes en conditions difficiles. Le prix reste le même qu’en moisson «classique».

Main-d’œuvre facturée à l’heure

Les deux activités nécessitant de la main-d’œuvre (pulvérisation et moisson) sont très cadrées au niveau de la facturation. La cuma emploie deux salariés: un salarié est à temps plein et le deuxième en même temps agriculteur à côté, à 25%. «La main-d’œuvre est affectée par heure à l’exploitation et non par hectare dans un souci d’égalité. Suivant les parcelles, il faut parfois en effet deux fois plus de temps entre des petites et des grandes parcelles. L’exploitation reçoit donc une facture pour le pulvé à l’hectare et ensuite, une facture main-d’œuvre pour le temps de main d’œuvre passée.»

Nombreuses autres activités

Outre la presse cubique qui nécessite trois chauffeurs agriculteurs, les autres activités sont réalisées par les 30 adhérents de la cuma avec leurs tracteurs. Pour chacune, un responsable est nommé. Il a en charge la vérification du bon entretien et surtout du planning. Vincent Gaborit prend l’exemple des faucheuses (trois dans la cuma) dont il est le responsable: «C’est le même entrepreneur qui travaille chez tout le monde pour l’ensilage d’herbe. On met donc généralement deux faucheuses ensemble sur les parcelles qui vont être ensilées car c’est à peu près le débit de l’ensileuse. La troisième est libre pour les enrubannages. Le reste du temps, le premier qui appelle est le premier servi. Avec trois faucheuses, ça bouchonne rarement.»

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