[Portrait] Grâce à la cuma, je me suis installé

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[Portrait] Grâce à la cuma, je me suis installé

Historiquement, l'exploitation disposait de très peu de matériels agricoles en propre. Depuis que Xavier et Benoît la dirigent, il y en a encore moins.

Benoît Gautier est agriculteur à Abbaretz (44) depuis 2016. Il retient un enseignement de son expérience d’installation: «sans la cuma, jamais je ne l’aurais fait.»

Benoît Gautier a toujours eu l’envie de s’installer en agriculture. Après une formation en agronomie et plusieurs expériences professionnelles dans le milieu, il retrouve Xavier, un ami qui partage cette même envie. Ensemble, ils sautent le pas en 2016 en saisissant une belle opportunité. Le beau-père de Xavier cède sa ferme d’Abbaretz (150ha en conventionnel et 150 vêlages en Blonde d’Aquitaine).

Pour répondre à ses besoins en matériel, le cédant sollicite la cuma de l’Arche. Sur la ferme, il n’y a guère qu’un chargeur télescopique et un vieux tracteur. Un problème? certainement pas pour Benoît et Xavier.

Ils choisissent la bio et la diversité d’assolement

Ils construisent leur projet en s’orientant vers l’agriculture biologique, la Limousine et les circuits courts. Dans les champs, ils diversifieront les productions végétales pour tendre à l’autonomie alimentaire des animaux. Quant à la stratégie de mécanisation, ils vont encore plus loin. Ils n’achètent même pas au cédant ses quelques matériels. Ils passeront intégralement par la cuma qui répond à trois enjeux primordiaux pour eux, à court, comme à long terme.

Sur trois banques, une seule a accepté de suivre les deux hommes, alors même qu’ils reprennent les terres et les bâtiments en fermage. Sans la cuma, ils auraient dû acheter des équipements agricoles. Leur projet n’aurait très certainement pas vu le jour, faute de financement. Sur le plan technique, la cuma joue sur un double enjeu: l’accès aux outils efficaces et le partage d’expérience.

Benoît Gautier insiste sur le fait que cela a largement contribué à la réussite de son projet: «Les bénéfices de la cuma c’est du matériel performant, accessible rapidement et à des prix intéressants, c’est aussi l’échange technique régulier avec les autres adhérents qui aide à réussir ses cultures.»

Pour mieux s’intégrer

Enfin, Benoît et Xavier n’étaient ni éleveurs, ni originaires de la commune. Ils ont apprécié trouver des pairs à la cuma. Il leur semblait important de s’intégrer dans le tissu local et ainsi pouvoir accéder à de
la connaissance technique adaptée à leur territoire.

Avis du conseiller Caroline Quintela

Les cuma ont un rôle essentiel à jouer dans l’installation en agriculture. Elles doivent rester ouvertes à de nouvelles adhésions et à de nouvelles idées (création de nouvelles activités, emploi de main d’œuvre…). C’est le meilleur moyen pour conserver des territoires ruraux dynamiques et innovants. Plusieurs cuma du département organisent des journées d’accueil pour leurs nouveaux adhérents, en leur présentant le fonctionnement de la cuma et en leur transmettant les valeurs du groupe.

Une réponse sur une dimension cruciale des projets: l’économie

L’histoire de Benoît et Xavier illustre le fait que les cuma sont une réponse directe à l’équation économique que les porteurs de projets en agriculture doivent résoudre. Accéder à tous types de matériels agricoles, à proximité de son exploitation et pour un coût maîtrisé est un atout indéniable qui conforte une installation.

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