Prendre le temps d’échanger

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Prendre le temps d’échanger

Bruno Vacelet, Emmanuel Vacelet et Raphaël Ferreux, de la cuma de Cuvier.

La cuma de Cuvier a osé mettre en commun deux tracteurs, un télescopique, deux groupes de fauche… Pour assurer la cohésion de groupe, les membres mettent un point d’honneur à poser régulièrement les problèmes sur la table.

Pour qu’une cuma fonctionne, c’est important de discuter, de se voir. Même quand, en apparence, on n’a pas grand-chose à se dire. » Tel est le constat dressé par Raphael Ferreux et Bruno Vacelet, le trésorier et l’ancien président de la cuma de Cuvier. Ce groupe de sept adhérents s’efforce de se réunir une fois par mois. Les membres ont en effet constaté que lorsque les réunions s’espacent, la distance s’installe. Alors pour garantir une certaine cohésion, ils mettent un point d’honneur à poser tous les problèmes sur la table. Au regard des investissements récents, cet état d’esprit semble faire ses preuves : deux tracteurs, un télescopique, deux groupes de fauche, du matériel d’épandage de fumier et de lisier… Voilà un groupe qui mise sur le collectif pour gagner en performance !

 Un nouvel élan

A Cuvier et alentours, toutes les exploitations sont en production laitière et dans la zone de l’AOP Comté. Jusqu’en 2003, la cuma était plus ou moins en sommeil. Une nouvelle génération est arrivée aux manettes, avec de nouveaux investissements en tête. « Nous sommes tous âgés entre 35 et 45 ans et nous sommes tous agriculteurs sur le même type d’exploitation. C’est plus facile pour avoir des projets », explique Raphael Ferreux. « La cuma a connu un nouvel élan en 2003 grâce à l’épandage de fumier et de lisier », raconte Bruno Vacelet. « Nous avons opté pour un système de facturation à l’Ugb. Nous n’avons pas voulu poser un compteur sur tous les matériels. Ce mode de facturation nous paraît plus simple et chacun y trouve son compte, globalement. »

 La traction en commun

En parallèle, plusieurs adhérents testaient le partage de la traction et d’un télescopique en copropriété. « Pour encadrer davantage le partage », ces matériels ont été rachetés par la cuma en 2009. Trois ans plus tard, une nouvelle étape a été franchie avec l’intégration d’un nouvel adhérent. Deux nouveaux tracteurs de 130 ch ont été achetés en remplacement du premier, dont le moteur s’est cassé. La traction et le télescopique font exception à la règle en étant facturés à l’heure et non à l’Ugb. Coût de revient : 25 €/h, fioul compris, pour 1400 heures d’utilisation. De nouvelles activités ont aussi vu le jour : la cuma a investi dans deux faucheuses frontales et deux faucheuses portées arrière. La fauche représente 190 heures de travail. Enfin, la cuma s’est équipée l’an passé, d’une nouvelle tonne à lisier de 15 000 litres. Son chiffre d’affaires atteint maintenant 79 000 €.

 Moins de stress

« Personnellement, on n’aurait pas pu avoir accès à du matériel aussi puissant. Ainsi, pour vider ma fosse de 1500 m3, j’ai gagné un jour de temps de travail », observe Bruno Vacelet. « D’autres aspects ne sont pas mesurables, comme le plaisir de travailler avec du matériel productif et fiable. Nous sommes moins stressés. » Pour un jeune qui s’installe, la cuma est une aubaine. Elle permet de limiter les investissements matériels. Avec, cependant, une mise en garde de la part de Raphael Ferreux : « Attention aux doublons éventuels entre le matériel de la cuma et celui présent sur la ferme, qu’il faut vendre. »

 

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